C’est désormais une sorte de rituel. Ce 17 avril, comme le 22 mars dernier. Macron va parler, Macron a parlé. Les médias l’annoncent, le répètent, ils ne parlent que de ça. Que va dire Macron ? Que va annoncer le Président ? Macron va s’exprimer, à 12 h, à 13 h, à 20 h, suivez l’intervention du Président ! Macron va parler, pour dire quoi ? On ne sait pas. Il n’annoncera rien, mais il va parler… Parler pour quoi ? Pour ne rien dire, on a l’habitude. Macron va parler, mais personne n’attend rien et tout le monde s’en fiche. Plus personne ne l’écoute ni ne le supporte. Et même les syndicats ne veulent plus le voir !

Macron, c’est un Raymond Devos qui ne fait pas rire. Il pourrait dire : « Ce n’est pas parce que je n’ai rien à vous dire que je ne vais pas vous parler ! Ce serait trop simple », qu’il ne ferait rire personne, contrairement à son imitateur. D’autant que le « en même temps », c’est déjà très compliqué puisqu’on peut dire tout et son contraire sans rien avoir dit du tout. Une sorte de vent qui tourbillonne et remue la poussière.

Parler pour ne rien dire : ses prédécesseurs excellaient dans cet exercice, lui en a fait un dogme, une pensée politique, une philosophie de l’et cetera et ridera… Macron, c’est une illusion, un canard sans tête qui continue de marcher, une idée de président qui parle sans borne d’une démocratie qui n’existe plus. La France implose, mais Macron a parlé… Ici ou là, un Français interrogé déclarera que cela ne va rien changer, qu’il n’attendait rien de ce qu’il allait dire.

La France implose, on cherche une raison de croire en cette démocratie quinquennale qui n’est plus faite pour le peuple, mais pour une caste. Mais cette démocratie n’existe que...