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Pierre-Yves Rougeyron : « La campagne souverainiste de 2005 est un merveilleux souvenir »

ENTRETIEN. Juriste de formation, Pierre-Yves Rougeyron est analyste politique. Président du Cercle Aristote, il est une voix écoutée dans les milieux souverainistes. Nous l’avons interrogé sur la date anniversaire du 29 mai, 17 ans après le référendum gagné par les souverainistes contre le Traité constitutionnel européen.

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Front populaire : Pouvez-vous nous rappeler le contexte du référendum de 2005 ?

Pierre-Yves Rougeyron : Les eurocrates voulaient relancer une dynamique d'affaiblissement des États-nations, voyant les faiblesses et le déficit de légitimité croissant des processus antérieurs : traité de Maastricht (obtenu à un cheveu en 1992), Amsterdam (1997) et Nice (2001), il fallait que l'Union accélère. De plus, il fallait profiter des jurisprudences communautaires pour mettre dans le marbre ce que les cours européennes avaient pris aux États par le droit dérivé. On réunit un groupe de rédacteurs mené par Giscard mais entièrement à la main de la Commission et de Berlin. Le processus devait être rondement mené. Des parlements godillots devaient avaler le texte comme les deux précédents (Amsterdam et Nice) et on choisit le terme « Constitution » par une sorte de boursouflure d'orgueil pour bien faire savoir à qui était le pouvoir. Chirac choisit la voie du référendum pour égaler Mitterrand dont la durée est un modèle pour chaque président. Personne ne veut se hisser à de Gaulle et sa grandeur mais tous cherchent la clé du second mandat (qu'a a priori trouvé Macron). Et là, pour les oligarques, ce fut le drame.


FP : Que représente pour vous personnellement la date du 29 mai 2005 ? Je crois que c’est la période de votre engagement (souverainiste, déjà) en politique ?

PYR : J'ai 18 ans quand la campagne débute. C'est ma première campagne politique. Je m'y jette complètement. N'ayant pas de structure d'attache, je fais la campagne entre les troupes de Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan et du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers. Je fais la campagne chez moi en Normandie et à Paris où j'étudie. Des centaines d'affiches collées, de marchés et des milliers de tracts à Paris et du porte à porte en province. Un merveilleux souvenir,...

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