Pluralisme chez France Télévisions : l’équilibre des forces ?
CONTRIBUTION / OPINION. Soucieux de ne laisser personne penser qu’il méprise le pluralisme, le groupe France Télévisions vient de lancer un espace en ligne dédié à la transparence de ses journaux télévisés. Peut-on croire France TV sur parole ?
Dans le monde de la télévision et du divertissement, l’excès de militantisme s’est souvent soldé par des échecs commerciaux. Netflix, par exemple, a dû faire face à une cascade de désabonnements en 2022, après la diffusion de la série He’s expecting (« La Grossesse de Monsieur Hiyama »), une création japonaise en huit épisodes considérée comme « woke ». La télévision française, publique notamment, a elle aussi été confrontée à l’échec de programmes abordant MeToo, les problèmes intersectionnels ou de transsexualisme, boudés par le grand public.
Dont acte. Loin du cliché d’une télévision publique aux mains d’apparatchiks de gauche, qui pouvait correspondre, il n’y a pas si longtemps encore, à une certaine réalité, France Télévisions s’emploie désormais à représenter la société française dans toutes ses composantes, sans excès de zèle idéologique. Delphine Ernotte, la patronne du groupe, partait de loin. On se souvient ainsi qu’elle avait fait l’objet de vives critiques lorsque, en 2015, prenant la présidence de France TV, elle avait regretté la trop importante présence de « mâles blancs de plus de 50 ans » dans la maison. Une sortie qu’elle assume toujours, voyant dans les quotas une condition indispensable à la mixité, mais prend aujourd’hui soin de tempérer : elle concède ainsi qu’ils puissent apparaître injustes et frustrants, et admet qu’ils doivent être nécessairement temporaires, le temps d’initier un véritable changement.
Pluralisme et transparence à tous les étages
En tant qu’organe de service public, France Télévisions se doit de représenter la société française, celle qu’on croise au hasard dans la rue ou dans les campagnes. Un Français sur deux regarde les images de France TV chaque jour, et huit sur dix chaque semaine : ces personnes, d’horizons, d’opinions et courants de pensée divers, doivent pouvoir se reconnaître dans la grille des programmes. Une mission que le groupe prend très au sérieux : dans les cartons...