« Lorsqu’un clown emménage dans un palais, il ne devient pas roi. Le palais devient un cirque. » Proverbe turc

La dissolution de l’Assemblée nationale vient en lieu et place du désir de dissolution de la France. L’analyse de l’accumulation des actes présidentiels nous amène jusqu’au diagnostic évident de perversion narcissique, grille de compréhension d’une psychopathologie de la destruction.

Aucun président ne s’est à ce point illustré par la surdité aux foules, qu’elles soient jaunes ou blanches, paysannes ou urbaines. Le sentiment du mépris reçu est sans doute pour beaucoup dans la débâcle récente.

Revenons-y un instant. Plus qu’un mépris, qui reconnaît l’autre du lien en le toisant de sa suprématie, c’est un impossible lien à l’altérité, un traitement objectalisé du peuple comme masse informe et ne portant aucune individualité, aucune histoire parce qu’aucune existence de sujet, qui est à l’œuvre par le président Macron.

Sa rupture avec la base, son déploiement hors sol vis-à-vis des Français qui lui est tant reproché, est le signe typique d’un impossible lien, non aux « petites gens », mais à un « je » autre que lui. Ce retour sans cesse à l’expression de lui-même, observée lors des nombreuses prises de parole dans l’espace public, comme exercice parfait d'autosatisfaction, marque ce centrage narcissique exclusif qui n’autorise aucun autre que lui-même.

Mais que se passe-t-il lorsque Narcisse est sommé de s’observer dans un miroir à l’image dégradée ? Il commence par ne plus se montrer et rumine sa vengeance qui n’a d’autre finalité que détruire le miroir tout entier. Et si celui-ci est la France entière, qu’à cela ne tienne, c’est tout le pays qui y passera.

Confronté à l’échec, à la désapprobation publique, la stratégie du pervers consiste à détruire tout ce qui lui fait suite afin de redorer son image passée par le chaos qu’il engendre lui-même dans ce...