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Quelques poules
CHRONIQUE. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective. Aujourd'hui, quelques noms d'oiseaux... ou plutôt de poules.
Dans la famille des gallinacés et autres galliformes, prenons la poule, locataire de ces cours que l’on dit basses et destinée à finir dans d’autres cocottes après avoir fourni l’essentiel de nos omelettes.
La poule qui contribue également à embellir la langue française où, vous en conviendrez, les noms d’oiseaux sont légion. Prenons, pour commencer, l’exemple de cette poulette à qui l’on voue une certaine affection quand elle n’est pas maîtresse ou gourgandine décriée par la vox populi, devenant ainsi cette courtisane un peu légère à qui l’on destine quelque poulet.
Comprenez ces billets doux à ne pas confondre avec l’argousin du même nom qui met les poules en cage et à qui l’on a attribué ce sobriquet car le Quai des Orfèvres fut bâti sur un ancien marché à volailles lutécien.
Passons à présent aux expressions qui, de la bouche en cul de poule à mon cul c’est du poulet, font référence à nos fondements sans heurter la révérence. Dans le même grain, nous trouverons la poule mouillée, celle que l’on occis pour quelques œufs d’or, la poule au pot qui déplut à Ravaillac, le nid de poule fatal au Solex, se coucher comme les poules, la chair de poule et cette étoffe en damier baptisée pied de poule.
Sans oublier la mère poule et son papa, l’épreuve sportive du même nom, mener pisser les poules ou encore ces ultimes tirades qui nous laissent aussi cons qu’une poule devant un stylo, quand les poules auront des dents ou qui de l’œuf ou de la poule ?
Et là, nous reprendrons cette formule de l’écrivain Samuel Butler « La poule est le moyen inventé par l’œuf pour faire un autre œuf ». De poule, bien entendu.
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