La guerre est réellement la paix. La paix est meurtrière. Chaque jour un homme ou une femme renonce à l’amour pour vivre pleinement sa mort sans couple. Chaque jour, près d’un français sur dix préfère l’accouplement temporaire au téméraire socle familial. Que disent cette baisse démographique et cette trêve échographique ? Avons-nous trop sondé les corps au gel sans regarder toutes ces âmes en bataille ?

Dans les moments de lutte, que celles-ci soient féministes, inclusives, nous remarquons peu par quel mal est attaqué le coupable. Il lui est reproché d’avoir dominé et d’avoir sapé la condition de son alter, homme comme femme. Dans ce conflit, seulement un grand naïf pourrait penser que tout le monde gagne. Le couple a fait sécession, les idéologies ont vaincu, mais ni l’homme ni la femme quant à eux n’ont eu à en tirer un quelconque triomphe.

Mais pourquoi au diable me direz-vous tomber dans le registre de la guerre ou de la paix ? Mais c’est parce que nous sommes bien capables de comprendre les relations sentimentales autrement qu’une zone grise dans laquelle chacun se recroqueville dans sa tranchée. C’est bien dans ce no man’s land que les statistiques fusent et nous mettent face à une belle réalité : depuis l’invention du sac à sapin, plus personne ne veut en toucher les épines. Autrement dit, de la contraception jusqu’à Me too, nous pouvons jeter tout ce qui aurait pu nous égratigner ou nous ensanglanter.

Le risque est un mauvais calcul pour celui ou celle qui sait que tout peut être évité. Est-ce à dire que l’amour, danger au taux d’intérêt variable, a bien mieux fait d’être remplacé par une étreinte facile commandée sur Tinder ?

Et que penser alors de cette non pas professionnalisation du sexe (ce qui a toujours été en progression), mais de sa numérisation ?...