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Réforme des retraites : les syndicats nuisibles au mouvement ouvrier ?

CONTRIBUTION/OPINION. À part refuser les patriotes dans les cortèges, enchaîner les défaites depuis 40 ans contre les réformes néolibérales, devenir un organe de contrôle du monde ouvrier et non un moyen de son émancipation, à quoi peuvent bien servir les syndicats ?

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Depuis le tournant de la rigueur de 83 et le renforcement de l’Europe maastrichtienne, tout est fait pour liquider les avantages sociaux (sécurité sociale, hôpital public, retraites) qui avaient été arrachés, pendant les Trente Glorieuses et même avant, au grand Capital. La grève des retraites est un énième acte de résistance dans la droite ligne de la grève contre le plan Juppé, du 21 avril 2002, du « non » au référendum, en 2005, et du mouvement des Gilets jaunes. Cette résistance, elle est celle des indépendants, des ouvriers, des employés et des ruraux, contre la mondialisation économique et l’exploitation capitaliste menées par la classe dirigeante française.


L’opportunisme des directions syndicales


Comme un symbole, le 16 février, l’ancien secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et celui de la CFDT, Laurent Berger, défilaient ensemble à Albi. Cette union de façade n’empêche pas pour autant la défiance des Français à l’encontre des syndicats puisque, selon un sondage Cluster 17 pour Le Point, deux tiers déclarent ne « pas avoir confiance » et 34 % disent même n’avoir « pas du tout confiance ». Ces mauvais scores contrastent avec les adhésions en masse que connaît récemment l’intersyndicale, et Cyril Chabanier, actuel président confédéral de la CFTC, déclare même : « Nous avons près de 140 000 adhérents à jour de cotisation et nous enregistrons actuellement trois fois plus d’adhésions que d’habitudes. »

Si l’intersyndicale rafle la mise, elle n’appelle pas pour autant à l’union sacrée de tous les opposants à la réforme. Avant la première journée de manifestation du 19 janvier, à la question de savoir si toutes les oppositions étaient les bienvenues, Philippe Martinez répondait : « Pas les députés ou les représentants du Rassemblement national ». Tout en continuant sa saynète sur l’importance des valeurs « internationalistes, humanistes (et) antiracistes », il concluait en expliquant que ces dernières étaient « même...

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