Réformer la police pour être plus efficace contre la criminalité
OPINION. La loi sécurité (LOPMI) adoptée il y a quelques semaines par le Parlement ne résoudra pas les nombreux problèmes de la police, qui a pourtant besoin d’être réformée en profondeur pour être plus efficace.
Il y a quelques semaines, Gérald Darmanin faisait adopter la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (LOPMI) par le Parlement. Véritable fourre-tout législatif de l’aveu même du Conseil d’État, cette énième loi prétendument sécuritaire et élaborée pour faire face à l’insécurité ne résoudra, en réalité, aucunement cette question. Bien plus, par les nombreuses mesures anachroniques — retour des directions départementales de la police nationale (DDPN) — et contradictoires qu’elle contient, elle ne fera qu’aggraver l’insécurité chronique qui touche désormais notre pays.
Si sur les dispositifs relatifs au développement du numérique et à la modernisation des équipements de haute technologie du ministère de l’Intérieur il y a peu à redire, en revanche, celles touchant à l’organisation de la police nationale, en particulier concernant l’avenir du traitement judiciaire, s’avéreront, à n’en pas douter, contre-productives.
Certes, une vaste réforme de la police nationale s’impose. Les différentes retouches qui ont été opérées, souvent a minima, et pour complaire à certains syndicats, au cours des dernières décennies, ont atteint leurs limites et laissent aujourd’hui nos services de sécurité particulièrement désarmés face à une criminalité sans cesse plus violente et en augmentation constante.
L’option affichée par Gérald Darmanin visant à développer les « filières métiers » pouvait pourtant apparaître comme séduisante. En effet, face à une délinquance qui se complexifie et qui connaît des modes d’organisations inconnus jusqu’à présent, l’idée de professionnaliser et de spécialiser davantage la police nationale s’avérait être une bonne piste. Las ! Ce n’est qu’une petite partie du cheminement nécessaire qui a été parcouru, laissant des trous béants dans la raquette sécuritaire de l’État. Les criminels doivent déjà s’en réjouir.
Pour faire face aux nombreux enjeux de sécurité qui se présentent, c’est effectivement une déclinaison verticale des services de police qu’il faut organiser. Partant de grandes structures nationales en direction...