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À la Commission nationale du débat public, le retour du « en même temps » sur le nucléaire

ARTICLE. Sur fond de tensions concernant l’organisation du débat sur les futurs EPR de Penly, l’ancienne ministre écologiste Barbara Pompili est pressentie pour remplacer l'ancienne sarkozyste Chantal Jouanno à la tête de la Commission nationale du débat public.

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Contradictoire ? Non, profondément macronien. D’un côté, lancer en novembre 2022 un projet de loi relatif à « l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires ». Et de l’autre, nommer une (ex ?) militante antinucléaire à la tête de la Commission nationale du débat public (CNDP). L’information est à prendre au conditionnel, mais d’après le Canard Enchaîné, Barbara Pompili serait pressentie pour remplacer Chantal Jouanno à la tête de la Commission nationale du débat public. Son mandat prend fin en mai 2023.

Il y a de quoi s’étrangler. Barbara Pompili, ex-membre d'EELV, n’est guère connue pour son amour de l'atome. Si la France avait suivi ses ambitions en 2014, elle aurait dû fermer 15 à 20 réacteurs d’ici 2025. En juillet 2020, alors fraîchement nommée ministre de l’Écologie par Emmanuel Macron, elle expliquait au Parisien avoir des « positions » antinucléaires « connues », mais qui « ne [changeraient] pas ». Pour accompagner le virage amorcé par Emmanuel Macron à Belfort, sur les terres de Jean-Piere Chevènement, en février 2022 et l’annonce de la construction à venir de six EPR2, la ministre mettait alors de l’eau dans son vin. « J’ai écouté ce que disaient les experts, ce que nous a indiqué RTE sur le fait qu’on aurait besoin de plus d’électricité, ça, on ne le savait pas il y a quatre ans », confiait-elle à BFM TV le 11 février 2022.

Difficile d’y voir clair. Barbara Pompili a-t-elle évolué pour des motifs purement politiciens ou a-t-elle vééritablement changé d'avis au gré de ses responsabilités à la tête de son ministère ? Mystère. Toujours est-il que lorsqu’il s’agit de prendre la tête de l’organisation en charge du débat public, une telle ambiguïté n’a rien de rassurant. Le (bientôt) précédent Chantal Jouano n’incite pas à l’optimisme en la matière....

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