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À la Commission nationale du débat public, le retour du « en même temps » sur le nucléaire

Bertrand GUYOT

08/02/2023

ARTICLE. Sur fond de tensions concernant l’organisation du débat sur les futurs EPR de Penly, l’ancienne ministre écologiste Barbara Pompili est pressentie pour remplacer l'ancienne sarkozyste Chantal Jouanno à la tête de la Commission nationale du débat public.

À la Commission nationale du débat public, le retour du « en même temps » sur le nucléaire


Contradictoire ? Non, profondément macronien. D’un côté, lancer en novembre 2022 un projet de loi relatif à « l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires ». Et de l’autre, nommer une (ex ?) militante antinucléaire à la tête de la Commission nationale du débat public (CNDP). L’information est à prendre au conditionnel, mais d’après le Canard Enchaîné, Barbara Pompili serait pressentie pour remplacer Chantal Jouanno à la tête de la Commission nationale du débat public. Son mandat prend fin en mai 2023.

Il y a de quoi s’étrangler. Barbara Pompili, ex-membre d'EELV, n’est guère connue pour son amour de l'atome. Si la France avait suivi ses ambitions en 2014, elle aurait dû fermer 15 à 20 réacteurs d’ici 2025. En juillet 2020, alors fraîchement nommée ministre de l’Écologie par Emmanuel Macron, elle expliquait au Parisien avoir des « positions » antinucléaires « connues », mais qui « ne [changeraient] pas ». Pour accompagner le virage amorcé par Emmanuel Macron à Belfort, sur les terres de Jean-Piere Chevènement, en février 2022 et l’annonce de la construction à venir de six EPR2, la ministre mettait alors de l’eau dans son vin. « J’ai écouté ce que disaient les experts, ce que nous a indiqué RTE sur le fait qu’on aurait besoin de plus d’électricité, ça, on ne le savait pas il y a quatre ans », confiait-elle à BFM TV le 11 février 2022.

Difficile d’y voir clair. Barbara Pompili a-t-elle évolué pour des motifs purement politiciens ou a-t-elle vééritablement changé d'avis au gré de ses responsabilités à la tête de son ministère ? Mystère. Toujours est-il que lorsqu’il s’agit de prendre la tête de l’organisation en charge du débat public, une telle ambiguïté n’a rien de rassurant. Le (bientôt) précédent Chantal Jouano n’incite pas à l’optimisme...

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