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Affirmé, social, pro-immigration, mais aussi divisé… Portrait robot de l’électeur de gauche

ARTICLE. L’électorat de gauche fait face à un grand paradoxe : à la fois très affirmé, il souffre de multiples et profondes fractures et d’une cruelle absence d’offre politique rassembleuse.

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Crédits illustration : ©NICOLAS MESSYASZ/SIPA


« Être de gauche aujourd’hui », oui mais laquelle ? À l’heure où l’échiquier politique est plus chamboulé et les lignes de démarcation idéologiques plus floues que jamais, difficile d’y voir clair. À moins de se plonger dans le dernier sondage paru dans L’Humanité. À l’occasion de la fête de l’Huma, le journal a publié la onzième vague de son étude annuelle réalisée par l’Ifop pour défricher l’hémisphère gauche du paysage électoral français.


Retour du clivage gauche-droite


De prime abord, la répartition des forces en présence est restée stable ces dernières années. 44% des Français se disent de gauche en 2024 contre 42% en 2020 et 47% en 2015. Ils ont beau ne pas avoir progressé en proportion, les sympathisants de gauche sont plus affirmés que jamais. 74% des Français de gauche estiment que l’on « peut toujours être fier de se revendiquer de gauche aujourd'hui », soit 17 points de plus en 10 ans.

Mais pour que la gauche existe, il lui faut une droite. Et alors que l’on pensait le clivage gauche-droite disparu, 80% des gens de gauche considèrent qu’« il existe toujours des différences nettes entre la gauche et la droite », alors qu’ils n’étaient que 62% à le penser en 2014. À titre d’exemple, « l’engagement en faveur du climat », sujet censé dépasser les clivages partisans, est considéré comme étant « de gauche » par 66% (+5 pts en un an) des sympathisants de gauche. Cette polarisation reste toutefois à nuancer, puisque près d’un Français de gauche sur deux pense néanmoins toujours que l’on peut « être de gauche et de droite ». Et cette proportion ne varie pas.

Les personnes de gauche sont également plus nombreuses en proportion (62% contre 54% de l’ensemble des Français) à juger l’Union européenne positive.

L’Ifop a ensuite demandé aux sondés d’indiquer, pour une série...

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