IndustriePrésidentielle

Arnaud Montebourg, le colbertiste assumé

OPINION. Le candidat du « made in France » défend une politique interventionniste pour redresser l’industrie française. Un projet réellement faisable ?

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Parmi les différents candidats à l’élection suprême d’avril 2022, deux notamment font entendre un discours franchement colbertiste ou gaulliste : Nicolas Dupont-Aignan et Arnaud Montebourg.

Montebourg se dit keynésien, mais c’est plutôt auprès de Colbert et du grand économiste allemand Friedrich List qu’il faut chercher l’inspiration de son programme économique, celui qu’il a argumenté dans son livre-programme (La Remontada, Projet de reconstruction d'un pays à terre, éditions Le Cerf, novembre 2021) et défendu sur BFMTV ce 12 décembre 2021 après l’avoir dévoilé à Belfort (L’Usine Nouvelle, 25 octobre).

Montebourg, c’est l’homme du pire et du meilleur. Le pire, quand il veut faire payer aux travailleurs migrants le refus par leurs états d’origine de délivrer des visas de retour aux migrants expulsés. Il a certes raison de vouloir briser ces blocages frontaliers scandaleux qui violent la Déclaration universelle des droits de l’homme, mais il a tort de vouloir en punir les travailleurs épargnants qui veulent envoyer des fonds à leur famille : des sanctions contre les États et leurs dirigeants auraient été plus justes. Ou simplement les embarquements sans visa… Et il nous agace aussi parfois par son ton de dilettante superficiel et improvisateur.

Mais il est aussi capable du meilleur. Notamment lorsqu’il parle de réindustrialisation de la France. Il sait bien que le redressement économique et social de la France ne sera possible qu’en passant par la relance de son « économie productive ». Il avait d’ailleurs substitué le nom « redressement productif » à l’intitulé de son « ministère de l’industrie ». En effet, il a su tirer profit de diverses expériences personnelles : son grand-père artisan, sa formation de juriste, son passage à la tête du ministère de l’Industrie puis de l’économie, de 2012 à 2014, et enfin, récemment, ses activités de chef de PME.

Lors du débat sur l’avenir de la sidérurgie...

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