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Avortement: Un débat confisqué

Dans la soirée du 31 juillet dernier, un amendement socialiste a été approuvé à l'Assemblée nationale dans le cadre des discussions sur la nouvelle loi bioéthique. Il étend aux cas de "détresse psychosociale" la possibilité de pratiquer une IMG (interruption médicale de grossesse, autorisée jusqu'au terme de la grossesse). Un ajout voté in extremis par une poignée de parlementaires qui en auront à peine débattu.

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Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Assemblée nationale a sans surprise adopté en deuxième lecture la réforme bioéthique voulue par la majorité présidentielle.

Ce projet de loi avait catalysé les débats autour de l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) "pour toutes". Mais le texte contient également quelques surprises dont les médias ont peu parlé. Parmi elles, un amendement loin d'être anodin: l’extension de l’IMG (interruption médicale de grossesse) aux situations de "détresse sociale".

Pour rappel, l’IMG est un avortement qui peut être réalisé jusqu'au terme de la grossesse si l’enfant à naître est atteint d’une affection particulièrement grave et incurable ou si la grossesse met en péril la santé de la mère. Elle se distingue donc de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui, elle, est seulement autorisée lors des 12 semaines consécutives à la conception, sur simple demande de la mère.

L’amendement au projet de loi bioéthique dispose précisément que le péril mettant en danger la santé de la mère peut désormais résulter d’une "détresse psychosociale", terme flou au plan juridique comme médical. Beaucoup craignent l'ouverture d'une brèche vers la pratique d’IVG hors du délai légal.

La question du droit à l'avortement avait jusqu'à présent été traitée en France dans les règles de l'art démocratique. On se souvient qu'en 1975, Simone Veil s'était donné la peine de défendre longuement la loi qui porte son nom auprès de la représentation nationale et de la presse.

45 ans plus tard, quelques pseudo progressistes préfèrent voter en catimini l'extension de l’IMG, qui plus est au moyen d’un cavalier législatif soigneusement occulté grâce au débat sur la PMA. Manqueraient-ils de respect à l'égard du peuple souverain? Non, vous n’y pensez pas!

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