Charles-Henri Gallois : « Ce n’est qu’une question de mois ou d’années avant que le barrage n’explose »
ENTRETIEN. Investi par le Rassemblement national aux élections législatives dans la première circonscription de la Nièvre, Charles-Henri Gallois, président du mouvement « Reprenons le contrôle ! » (anciennement Génération Frexit) n’est pas parvenu à battre la députée sortante macroniste au second tour. Victime, comme nombre d’autres candidats RN, du « front républicain », il ne désespère pas d’une victoire prochaine du « bloc souverainiste et patriote ».
FP : Contre toute attente, le RN est arrivé en troisième position derrière le NFP et le bloc central, tout en gagnant 55 sièges. Un résultat décevant ou encourageant pour votre formation ?
CHG : Le résultat, quoi qu'on en dise, reste encourageant puisque le RN est le parti qui a le plus progressé en nombre de sièges, et ce malgré la tambouille politicienne. Les arrangements des partis, allant de Philippe Poutou jusqu'à la macronie, ont empêché la majorité absolue du Rassemblement national. Mais il faut bien avoir en tête que si on prend les partis politiques en tant que tels et hors des alliances, le Rassemblement national était en 2022 le premier parti d'opposition. Avec un record de voix historiques, le RN est évidemment, et de loin, le premier parti en nombre de voix. Je pense que c'est une position qui ne pourra faire que croître dans les mois et dans les années à venir.
FP : Pourquoi le « front républicain » a-t-il encore une fois eu raison du RN ? Un manque de préparation programmatique ? Des erreurs de casting ? Ou est-ce tout simplement un obstacle presque indépassable ?
CHG : Ce qu’on appelle « front républicain » n’en est pas un en réalité. Parce qu'il faudra encore nous expliquer quelle partie du programme du Rassemblement national n'est pas républicaine. Je pense que ce n'est pas une question programmatique, puisqu'au premier tour, et pour ce qui concerne le vote d'adhésion, le Rassemblement national était largement en tête, notamment dans les circonscriptions de la France périphérique, comme c'est le cas...