Edwy Plenel, petit télégraphiste aux amis bien placés
OPINION. Récemment, Fabien Roussel a été accusé d’emploi fictif par Médiapart. Un hasard sans doute, alors que le candidat PCF à la présidentielle commence à gêner le candidat Mélenchon. Mais peut-on soupçonner Médiapart de prendre parti ? La réponse est oui. Régis de Castelnau nous propose un petit retour en arrière.
Edwy Plenel ayant décidé de soutenir Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, cela n’a pas traîné. Mediapart, son petit parquet privé, a immédiatement déclenché un tir de barrage contre Fabien Roussel dont la candidature gêne le patron de la France Insoumise. Une soi-disant enquête journalistique bien en peine de fournir le moindre élément probant vient aujourd’hui prétendre que le candidat communiste attaché parlementaire n’aurait pas réellement travaillé au service de son élu il y a 10 ans… Fabien Roussel, au lieu de dénoncer la grossière manœuvre a répondu en jouant la connivence avec Plenel. L’expérience montre que ce n’est pas nécessairement le bon choix. Mais c’est son affaire.
Ce qui est détestable, c’est le rôle joué par Mediapart, devenu un acteur judiciaire fournissant aux magistrats militants des réquisitoires journalistiques qui permettent de lancer des procédures contre des cibles choisies sur des bases politiques. Mais également d’entendre en permanence Edwy Plenel donner des cours de morale alors que sa propre trajectoire démontre qu’il entretient des rapports très élastiques avec celle-ci.
On ne détaillera pas ici sa longue carrière si ce n’est pour rappeler qu’il s’était fait dès le départ une spécialité de journaliste « dénonciateur », les méchantes langues disent « délateur », spécialité particulière habillée du nom de « journalisme d’investigation ». Tout à sa vision policière de l’Histoire, héritée de sa formation trotskiste, Plenel a toujours utilisé les tribunes dont il disposait à des fins tactiques et personnelles, sans s’embarrasser de beaucoup de scrupules. Dominique Baudis, Hervé le Bras, et tant d’autres en ont fait les frais avant qu’avec la création de Médiapartil mette en place lui aussi une sorte de parquet privé destiné à alimenter les lynchages médiatico-judiciaires dirigés en général contre les ennemis du Prince. Il n’est que de se rappeler comment, dans l’affaire Cahuzac, Plenel adressa une lettre ouverte courroucée au procureur...