Mélenchon enlisé dans sa stratégie du conflit permanent
ARTICLE. Après avoir goûté au frisson de la conflictualisation généralisée, Jean-Luc Mélenchon semble envier l’image d’enfant sage de ses concurrents et la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen. Mais le retour en arrière n’est pas pour demain.
Ce mercredi, le pourtant modéré Fabien Roussel a créé la stupéfaction en appelant, dans les colonnes de L’Humanité, « à se rassembler devant les préfectures, et même les envahir si nécessaire », en réponse à l’inaction gouvernementale face à l’inflation. Rebelote sur France Info ce jeudi : le communiste a demandé une mobilisation « partout, devant les stations-service, les grandes surfaces, les préfectures, pacifiquement », invoquant une « question de légitime défense ». L’étonnement suscité par la braise allumée — puis rapidement éteinte — par le patron du PCF s’est vite déporté sur la réaction de Jean-Luc Mélenchon : « Fabien Roussel appelle à envahir les préfectures. Cette initiative violente est purement personnelle, a-t-il réagi sur Twitter. Elle n'a été discutée nulle part, pas même au PCF. Je crois donc qu'il ne serait pas raisonnable de s'y associer compte tenu de la violence qu'elle supposerait dans cette impréparation totale. »
Avec l'ambiguïté qu’on lui connaît, le mentor des « insoumis » a profité de la sortie de son concurrent pour récupérer le rôle du bon gendre et lui laisser celui du fauteur de troubles. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon a tout fait pour s’octroyer le monopole de l’esprit révolutionnaire. Une stratégie déployée depuis un meeting de...