Front Populaire : Dans une allocution télévisée prononcée hier soir, pour tenter de calmer la colère des Français après trois mois de contestation contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est donné « cent jours » pour agir « au service de la France ». Qu’avez-vous pensé de cette allocution ?

Gilles Platret : Je n’en attendais pas grand-chose. Le président a montré à de multiples reprises qu’il restait sourd aux critiques, comment dès lors attendre de sa part l’annonce du moindre changement ? Il n’a pas fait de mea culpa sur sa façon de faire passer la réforme alors que la France est à feu et à sang à cause d’une méthode gouvernementale et présidentielle qui a été d’une brutalité sans nom. Je n’ai pas le souvenir de l’adoption d’une réforme dans de telles conditions alors que plus de neuf dixièmes de ceux qui sont concernés s’y opposent. On est dans un rejet quasiment total.

Les objectifs fixés sur les cent prochains jours portent sur des thèmes mille fois rebattus. Le président a promis de désengorger les urgences d’ici fin 2024, or celui qui est ministre de la Santé aujourd’hui avait été missionné par le président de...