Si la méritocratie revêt parfois une forme bien curieuse, en macronie on ne pourra pas nier au président de la République une véritable capacité à récompenser ses fidèles, peu importe qu’ils aient été compétents dans l’exercice de leur fonction. Après Agnès Buzyn et son passage à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) entre 2021 et 2022, puis un poste de conseillère maître en service extraordinaire offert à la Cour des comptes, c’est un second acteur de la crise sanitaire de 2020 qui se voit propulsé à l’OMS. Ce lundi 17 avril, le directeur général de la santé Jérôme Salmon, a été nommé Sous-Directeur général pour la Couverture sanitaire universelle et les Maladies transmissibles et non transmissibles.

Cette nomination était attendue de longue date. Le 14 juillet 2021, un porte-parole du ministère de la Santé expliquait déjà que l’homme emblématique du suivi quotidien de la crise sanitaire allait prochainement quitter son poste de directeur général de la Santé. En octobre 2022, Challenge dévoilait que l’OMS serait la future destination de la « cheville ouvrière du volet santé du programme du candidat d’En Marche en 2017 ». Son nom aurait été poussé par la diplomatie française. Pour services rendus ? En macronie, probablement. Pour les Français, c’est plus discutable.

Responsable de la pénurie de masques

L’image de Jérôme Salomon est profondément liée dans l’ancrage populaire, à celle d’un homme égrenant jour après jour le nombre de victimes du Covid lors du premier confinement. Le visage du directeur général de la santé devenait intrinsèquement attaché au côté le plus morbide de la pandémie et à celui d’une communication aux contours volontairement anxiogène, pilotée par Olivier Véran alors ministre de la Santé.

Mais si le recasage de Jérôme Salomon interpelle, ce n’est pas pour cela. Ce qui fait grincer des dents, c’est sa gestion pré-Covid....