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La Cour des comptes et le "en même temps" macronien

ARTICLE. Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a défendu cette semaine le « quoi qu’il en coûte » pratiqué par le gouvernement, tout en plaidant, « en même temps », pour une politique de maîtrise des dépenses et de la dette publique « durant le prochain quinquennat », c’est-à-dire l’inverse. 

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« La Cour des comptes n’a pas critiqué le quoi qu’il en coûte. Quand on est face à une situation aussi exceptionnelle, il faut des dépenses exceptionnelles. (…) Nous l’avons, non seulement validé, mais estimé comme utile au pays », a déclaré Pierre Moscovici, invité de l’émission « Grand entretien » de France Inter, le 14 décembre. Le président de la Cour des comptes était venu expliquer le contenu des cinq dernières notes publiées par l’institution financière, et pour démentir des rumeurs selon lesquelles celle-ci allait chiffrer les programmes présidentiels. La Cour des comptes a en effet publié, à quatre mois des élections, les dernières notes d’une série de douze publications dressant un état des lieux des « grands problèmes que traverse la France », notamment en ce qui concerne la santé, l’école, la culture ou encore l’industrie.

La mission de l’ex-ministre de l’Économie a été complexe : il est venu plaider pour une politique de « maîtrise des finances publiques et de maîtrise de la dette » à partir du prochain mandat, tout en défendant « en même temps »… l’inverse ! On peut considérer en effet que le « quoi qu’il en coûte » pratiqué par le gouvernement depuis la crise sanitaire est tout simplement l’inverse d’une politique de maîtrise des dépenses publiques.

6 milliards d’euros par an d’économies nécessaires dans l’Hôpital

Reconnaissant que cette position est étrange, venant de la Cour des comptes qui est généralement associée à l’idée d’« austérité », il a expliqué que ce « quoi qu’il en coûte » a permis de « sauver notre économie » : « sans l’État nous n’aurions pas réussi à affronter sur le plan économique, social et sanitaire, cette crise comme nous l’avons fait » s’est-il justifié. Voilà encore le même discours : on nous demande de remercier le gouvernement...

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