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Le coûteux train de vie des anciens Premiers ministres… aux frais du contribuable

ARTICLE. Hors frais de sécurité, l’État dépense chaque année plus d’un million d’euros pour financer le train de vie des anciens résidents de Matignon. Une somme qui explose, pour entretenir des politiques qui semblent aussi peu concernés par l’état des finances publiques que par l'image de la classe politique qu'ils renvoient.

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Chang Martin/SIPA


La légende veut que Dominique de Villepin ait été gaulliste. « Villepin, l’incarnation du gaullisme social », titrait par exemple Europe 1 en 2012. La faute à un discours du 14 février 2003 à l’ONU contre la guerre en Irak qui aura marqué à vie le destin de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac et qui l’aura affublé d’une étiquette qu’il assume, se réclamant lui-même du gaullisme. Mais n’est pas forcément à la hauteur du général de Gaulle qui prétend être digne de son héritage. Dernière illustration en date de ceci, un rapport de l’Assemblée nationale signé Marie-Christine Dalloz (groupe Droite Républicaine), qui a épinglé cette semaine l’augmentation du coût du financement du train de vie des anciens Premiers ministres.

Chaque ancien Président de la République, mais également chaque ancien Premier ministre bénéficie de certains privilèges. Pour ces derniers, il est prévu que l’État leur mette à disposition un véhicule de fonction et un conducteur automobile, ainsi qu’un agent pour un secrétariat particulier. Il y a une condition tout de même : qu’ils en fassent la demande. En revanche, les frais ici mentionnés ne comprennent pas les dépenses de sécurité, qui dépendent directement du ministère de l’Intérieur.

Entre 2022 et 2023, l’enveloppe des dépenses afférentes aux anciens Premiers ministres a progressé de 11 %, passant de 1,2 à 1,4 million d’euros. En tête du classement, Bernard Cazeneuve — devenu avocat pour le cabinet d’affaires August Debouzy à Paris, cabinet qui conseille de grands groupes du CAC40. Le socialiste coûte ainsi 201 387 euros par an au contribuable. Dominique de Villepin arrive en deuxième position, avec 197 540 euros. Lui aussi mène pourtant une vie lucrative grâce à sa société de conseils « géopolitiques sur l’évolution du monde » à tel point qu’il est régulièrement soupçonné de conseiller des puissances étrangères comme le Qatar...

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