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Le gouvernement dilapide 2,8 millions d’euros pour surveiller les réseaux sociaux

ARTICLE. Le gouvernement vient d’accorder 2,8 millions d’euros à trois entreprises. Officiellement pour surveiller sa réputation en ligne. Mais cette veille sur les données numériques si chères au président Macron pourrait aussi servir à des fins électorales. Une pratique qui flirterait alors avec la légalité.

/2021/04/Macron SIG data

La réputation a un coût. Pour le gouvernement, il s’agira de 2,8 millions d’euros. C’est le montant que vient d’accorder le Service d’information du gouvernement (SIG), qui dépend du Premier ministre, pour évaluer la réputation de l’exécutif sur les réseaux sociaux et le Web en général. Mise en ligne le 14 avril, la fiche du Bulletin officiel des annonces de marchés publics précise les contours de l’action des trois entreprises retenues. Elles auront pour mission l’analyse et la mesure des “préoccupations et attentes des internautes vis-à-vis de son action en particulier et de l’actualité en général”.

Trois entreprises spécialistes de l’écoute sociale ont été retenues par la Startup Nation. L’entreprise française Visibrain, qui a obtenu le marché le plus important, à hauteur de 1,7 millions d’euros. Elle aura la charge d’analyser les contenus publics accessibles en ligne et leurs effets. Puis NewWhip, entreprise irlandaise, à hauteur de 900 000 euros, qui réalisera une veille en ligne. Et enfin, la Luxembourgeoise Talkwalker, qui, pour 220 000 euros, aura la charge de mesurer l’audience et l’influence des producteurs de contenus en ligne. Un contrat qui représente 20 % des 14,2 millions du budget annuel attribué à la SIG. Dont 8 % consacrés à des entreprises étrangères.

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont Aignan, s’insurge dans une vidéo Facebook : “Le gouvernement français met en place, un an avant l’élection présidentielle, un système de surveillance généralisée des réseaux sociaux avec l’argent du contribuable. Il s’agit d’avoir une toile qui permet d’encadrer à terme, de fermer, de surveiller, de ralentir la progression de la liberté”. Rappelons tout de même que les entreprises en question ne pourront pas accéder aux conversations privées. En revanche, il est bel et bien un risque qui demeure : celui de l’utilisation de l’argent public...

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