La lecture du livre de François Bousquet Le racisme antiblanc, sous-titré l’enquête interdite, est indispensable pour prendre la mesure de ce phénomène que la bien-pensance et la doxa dominante nous empêchent de nommer et de quantifier (« Car le grand Blanc vit dans un vaste “safe space”, un espace protégé où il maintient à distance les petits Blancs et les immigrés. Il rêve d’un monde sans frontières, mais depuis l’intérieur d’une forteresse inviolable. », pages 37-38).

Basé essentiellement sur des témoignages aussi variés que possible et assez complets, l’auteur évite ainsi totalement l’écueil idéologique. De ce positionnement vivant et bienvenu, il contourne les principales critiques et oblige les lecteurs honnêtes à envisager enfin ce racisme si longtemps occulté, quand il n’était pas tout simplement nié, car impossible pour la couleur soi-disant dominante. Voilà un livre qui fera date et offre enfin un éclairage sur une réalité dans de nombreux quartiers ou secteurs de la société. De l’école au lycée, les élèves blancs sont victimes de ce racisme d’autant plus qu’ils sont ou deviennent minoritaires dans de nombreux établissements (« Dans ce grand renoncement, le racisme antiblanc a trouvé un terreau idéal. Dans certains établissements, il est la norme tacite, la loi non écrite qui régit les cours de récré et les couloirs. Une sorte d’air ambiant — mais vicié. », page 113). Des instants de vie, aux insultes subies ou aux comportements déviants copiés pour ne pas être victimes, nous avons tous les témoignages qu’il nous fallait pour permettre à tous d’ouvrir les yeux et enfin de lutter efficacement contre cette dérive qui emporte tant de nos jeunes… et se poursuit ensuite un peu partout maintenant en France (« Pourtant, son parcours éclaire le piège qui se referme sur tant d’enfants des quartiers populaires : la délinquance comme horizon et...