LFI et l'antisémitisme : le PS girouette
ARTICLE. Sur fond d’accusations d’antisémitisme, le Parti socialiste n’avait pas de mots suffisamment durs à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise ces dernières semaines. Mais depuis l’annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et de nouvelles élections législatives, Olivier Faure et le parti à la rose ont mis — beaucoup — d’eau dans leur vin.
Souvent homme politique varie, bien fol qui s'y fie. Mais cette séquence un peu folle nous fait réaliser à quel point certains virages peuvent être vertigineux. Si les Républicains accaparent toute la lumière médiatique, les négociations vont bon train entre les forces de gauche qui constitueraient le "nouveau front populaire". Et si elles sont plus laborieuses que ce que l’on voulait bien le penser, elles ne masquent pas certaines incohérences entre des forces qui n’ont eu de cesse de se critiquer ces derniers mois. Au PS, n’estimait-on pas ainsi que des lignes avaient été franchies par LFI en matière d’antisémitisme ?
Depuis les attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre, ou plus précisément depuis que la France Insoumise a été exclue de l’accord EELV — PS — PCF lors des sénatoriales, le ton était monté entre le PS et la France Insoumise. Le 7 mai chez Libération, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure accusait Jean-Luc Mélenchon de faire « tout pour rendre impossible une alliance », l’accusant de mettre « le feu à la plaine chaque matin ». Il a conclu à l’impossibilité de « retrouver quelqu’un qui traite Jérôme Guedj de délateur ». Sur son blog, Jean Luc Mélenchon accusait le député PS, qui est de confession juive, d’avoir « renié les principes les plus constants de la gauche du judaïsme en France ».
Sur fond de tensions autour de la question palestinienne – thème dont la France Insoumise a fait l’axe de sa campagne pour les européennes – les deux partis se sont écharpés autour de la candidature de Raphaël Glucksmann. Forçant Olivier Faure à défendre le candidat PS sur France Inter en avril. « L’essentiel des attaques des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon en tête, s’adresse à Raphaël Glucksmann », a-t-il déploré, s’interrogeant : « c’est ça,...