Lutte contre le nucléaire ou défense du climat, Aymeric Caron a fait son choix
ARTICLE. Alors qu’il est de plus en plus reconnu que le "modèle" de transition énergétique allemand a échoué, notamment par sa lenteur, quelques irréductibles Gaulois, comme le député de la France insoumise Aymeric Caron, continuent à vanter ses mérites.
Les idées reçues ont la vie dure et celle-là ne fait pas exception. Le mythe de la belle Allemagne, poumon battant de l’écologie européenne, vacille. À vrai dire, pour quiconque s’intéresse aux chiffres et considère que la lutte contre le dérèglement climatique est un impératif, le totem d’immunité de Berlin est brisé depuis bien longtemps. Et c’est Aymeric Caron, dont on connaît pourtant l’attrait pour les données, lui qui fut naguère journaliste, qui vient démontrer à nouveau que pour une frange non négligeable de personnalités publiques à gauche de l’échiquier politique, la lutte contre le réchauffement climatique est un objet secondaire lorsqu’il s’agit d’inclure dans l’équation la question du nucléaire.
Ce jeudi matin, en commission des affaires économiques, lors de l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes », le député LFI s’est agacé de la décision des députés de la majorité (relative), de supprimer le plafond limitant la production d’énergie issue des centrales nucléaires fixé en 2015 à 63,2 GW. « Le gouvernement confirme sa logique d’hyper nucléarisation de ce pays, logique qui nous paraît scandaleuse », a expliqué Aymeric Caron à ses collègues.
« Irresponsable », a-t-il même ajouté, estimant que « une telle logique de politique énergétique va à rebours de l’histoire et de la raison ». Plus surprenant, pour appuyer son raisonnement, il s’est tourné vers… « nos voisins allemands » qui « ont fait le choix complètement inverse ». Heureusement qu’il est question de nucléaire et non de climat, car le raisonnement du député en aurait sans doute souffert. « Charbon », s’est élevée une voix dans l’assemblée. « Le charbon en Allemagne, une fake news », a cinglé l’ancien journaliste.