EDF est l’un des derniers fleurons industriels français qui puisse rivaliser avec la concurrence au niveau mondial. Mais il n'a guère été aidé par la puissance publique dans l'histoire récente, et ses décisions politiques côtoyant l’absurde par moments — on pense à Flamanville, Fessenheim, Superphénix… —, les comptes de l’électricien français sont dans le rouge. Au plus fort de la crise qui l’a secouée en 2022, EDF a cumulé jusqu’à 64,5 milliards d’euros d’endettement. Un record depuis descendu à 54,3 milliards en 2024. Dans un rapport consacré à l’entreprise et à son modèle économique, la Cour des comptes alerte quant à la capacité d’EDF à parvenir à atteindre les nombreux obstacles qui l’attendent dans le futur.

Et ce n’est pas rien de dire qu’ils seront colossaux sur le plan financier. D’ici 2040, il lui faudra débourser au moins — chaque réévaluation des hypothèses conclut à une hausse… — 460 milliards d’euros d’investissements pour suivre la feuille de route gouvernementale actuelle. À commencer par le programme de construction de 14 EPR2 (6 et 8) promis par Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort en février 2022. Les trois premières paires pourraient coûter entre 75 et 80 milliards, et l’intégralité du chantier, 115 milliards. Vertigineux. Si EDF cherche à contraindre les coûts des six premiers EPR2 sous le 67,4 milliards d'euros, nous sommes bien loin des 51,7 milliards d'euros initialement estimés en 2022. Et des garanties qu’un tel plafond ne puisse pas être dépassé.

Autre chantier qui était envisagé, et qui dépendait du dégel récent entre l’UE et la France sur la question des concessions hydrauliques, les investissements concernant les barrages hydrauliques. Ils devraient également occuper l’électricien ces prochaines années. EDF pourra entamer le chantier de modernisation des structures existantes et développer des de stations dites « de transfert d’énergie par...