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Pour François Ruffin, l’absence de protectionnisme français est une « ânerie »

La Rédaction

19/12/2022

ARTICLE. Le député de la Somme continue de défendre des positions qui, hier encore, faisaient peu consensus à droite comme à gauche. Son combat du moment : le « Buy French Act », une adaptation française du "Buy American Act".

Pour François Ruffin, l’absence de protectionnisme français est une « ânerie »


François Ruffin cultive les paradoxes. En proposant un « Buy French Act », reflet hexagonal du « Buy American Act », on aurait pu s’attendre à ce qu’il emploie un équivalent dans la langue de Molière. Tant qu’à promouvoir la préférence nationale en matière économique, tant qu’à pourfendre la mondialisation, autant le faire non pas avec les armes de son adversaire — quelle langue symbolise mieux le libre-échange que l’anglais ? —, mais en français. Nous lui pardonnerons facilement cette incartade, tant sont rares ceux qui, dans son camp, osent évoquer ce sujet, comme le député l’a fait sur RTL, le jeudi 15 décembre sur RTL.

Le « Buy French Act », ou « loi acheter français », est destiné à contraindre les administrations ou entreprises publiques françaises à acheter français. « Nous sommes des ânes », s’est écrié le député de la Somme devant l’incapacité de la France à protéger ses propres entreprises face aux conséquences de la mondialisation. « Qu’est-ce qui se passe dans un coin comme le mien ? C’est la destruction de l’industrie depuis 40 ans ! ». Pour le député LFI, il faut que « les écoles, les hôpitaux, les entreprises, tous les services publics aient la possibilité de déroger à la concurrence libre et non faussée ».

Tel est le credo de la Commission européenne : le libre-échange. « En vérité une concurrence extrêmement faussée », considère François Ruffin. Sur son site, il précise le champ de sa demande. « Les hôpitaux français n’achètent pas français. Pour quelques centimes près, appels d’offres oblige, ils préfèrent les produits américains ou allemands ». Prenant exemple sur Carelide, « seule usine française qui fabrique des poches à perfusion de paracétamol », le député-reporter s’insurge : « l’État a donné à Carelide cinq millions d’euros pour investir dans...

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