Quand le ministre Macron ubérisait (déjà) la France
ARTICLE. Si Emmanuel Macron déniait, en 2017, défendre les intérêts d’Uber, les révélations du consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) viennent contredire ses propos. La pression exercée par Uber sur l’ancien ministre de l’Économie a considérablement accéléré son installation dans l’Hexagone, au détriment de la protection des travailleurs français.
Nous sommes le 6 avril 2017. En pleine campagne présidentielle, dans l’Emission politique sur France 2, le secrétaire général du syndicat des chauffeurs privés VTC Sayah Baaroun prend à partie Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle : « On a fait une loi, on s’est battus pour avoir une loi (la loi Thévenoud de 2014, qui durcit les conditions pour devenir chauffeur Uber en France, ndlr) et qui est-ce que je trouve en train de faire du lobbying dans un restaurant de luxe ? Votre directeur de cabinet (Alexis Kohler, actuel secrétaire général de l’Élysée, ndlr). » Et de cibler « des députés, des sénateurs, en train de manger avec l’écosystème du VTC, les vendeurs de pioches, et ils se battaient contre cette loi ».
Piqué au vif par ces « accusations aussi graves », Emmanuel Macron avait demandé à son interlocuteur de « donner les noms, donner la liste et aller devant le juge ». Les yeux dans les yeux, l’ex-ministre...