Si les partisans du Nouveau Front Populaire clament — à tort ou à raison — qu’ils sont les vainqueurs de ces dernières législatives et qu’ils doivent désormais gouverner, tel n’est pas forcément l’avis partagé par tous. Plus étonnant, ce mardi 20 août, c’est Raphaël Glucksmann, dont le mouvement Place publique est pourtant membre de la coalition de gauche, qui a marqué ses distances dans un entretien accordé au Point. Celui qui a récolté 14,2 % des voix lors des européennes 2024 n’a jamais réellement caché son peu d’enthousiasme à participer à l’union des gauches. Mais il n’avait jamais encore exprimé son désaccord de la sorte.

Pour l’ancienne tête de liste du Parti socialiste, « la divergence était claire dès 20 h 02 le 7 juillet », lorsque « Jean-Luc Mélenchon a pris la parole pour asséner : “Tout le programme du NFP, juste le programme du NFP et rien que le NFP !” ». Raphaël Glucksmann ne partage pas la stratégie commune qui voudrait faire du NFP le vainqueur de ces élections. « Les dirigeants des autres partis de gauche ont suivi, comme si le NFP avait la majorité absolue. Or il ne l’a pas, et personne ne l’a ! », affirme-t-il, estimant qu’il aurait fallu « engager dès le soir du second tour un dialogue avec les partis politiques ayant participé au front républicain contre le Rassemblement national. »

On connaissait les tensions qui avaient agité le PS et la France Insoumise lors des dernières européennes, sur fond de bataille sur l’antisémitisme supposé d’une partie des partisans du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Olivier Faure, secrétaire du PS, qui parlait pourtant de franchissement de « ligne jaune », a rapidement oublié ses désaccords. La récompense de son allégeance à la coalition de gauche lui fut rentable : 69 députés contre 27 en 2022. De son côté,...