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Relocalisation des cycles Mercier : l’incroyable volte-face de l’État

ARTICLE. Depuis plusieurs mois, tout était prêt pour que l’entreprise Mercier relocalise sa production en France. C’était sans compter sur Bercy, qui a décidé d’abandonner le projet dans sa dernière ligne droite. Accusé de fraudes qu’il nie, Jean-Marc Seghezzi, PDG de la célèbre marque de vélo, menace de produire ses vélos au Portugal.

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L’histoire était pourtant belle. Les cycles Mercier allaient renaître en France et plus précisément dans les Ardennes, à Revin. La marque mythique incarnée dans les années 60 par le doux visage de Raymond Poulidor devait être relocalisée sur notre territoire d’ici la fin 2021. Les investissements évalués entre 11 et 15 millions étaient finalisés.

C’était sans compter sur ce mauvais coup de théâtre fin juillet : Bercy a rétropédalé, estimant qu’il n’y avait plus lieu de justifier un tel investissement. L’administration publique a considéré que le passé fiscal du PDG de la marque, Jean-Marc Seghezzi, posait suffisamment problème pour annuler les aides financières promises par l’État.

Pourtant, c’est Bercy qui a souhaité rencontrer en premier lieu le PDG des cycles Mercier. Il n’était pas alors question d’enquêtes fiscales et de soupçon de fraudes. En octobre 2020, devant Jean-Marc Seghezzi, les fonctionnaires du ministère de l’Économie avaient vendu un projet de relocalisation de l’activité de fabrication de vélo dans la Région Grand Est.

En échange de cette implantation géographique, alors que le patron envisageait d’autres régions françaises voire une installation au Portugal à moindre coût, ils lui avaient promis un soutien financier.

270 emplois à créer pour produire 500 000 vélos

Le projet s’est rapidement matérialisé avec l’appui de la région et de la municipalité de Revin. La ville était trop heureuse de voir un nouvel employeur arriver, elle dont le taux de chômage culmine à plus de 25 %. La consécration du processus est arrivée le 15 mars, quand Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, est venue sur place pour saluer « le retour du développement industriel ».

Elle y a confirmé 5 millions d’euros d’aides, au titre du dispositif Territoires d’industrie et du fonds « friches industrielles ». 270 emplois devaient alors être créés dans des ateliers qui auraient...

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