Emmanuel Macron ne sera pas allé chercher bien loin pour trouver un successeur à Laurent Fabius. Le chef de l’État verrait bien un certain Richard Ferrand pour prendre la place de l’actuel président du Conseil constitutionnel à compter du 7 mars prochain, date de fin du présent mandat. « Tu as élaboré la loi, tu pourrais procéder à leur contrôle. Tu es quelqu'un d'indépendant, tu ferais cela très bien », aurait soufflé Emmanuel Macron à l’ancien président de l’Assemblée nationale en décembre dernier, d’après Le Point. Des compliments qui ont fait mouche chez cet historique du Parti socialiste, rallié à Emmanuel Macron dès la première heure. Aujourd’hui reconverti – avec un certain succès financier – dans le conseil, l’homme de 62 ans aurait accepté la proposition. Et pourtant, le portrait élogieux dressé par Emmanuel Macron est bien loin de faire consensus.

À deux ans de l’élection présidentielle, et alors que la perspective d’une victoire de Marine Le Pen trotte dans de nombreux esprits, cette nomination est d’une importance capitale. Selon la décision du tribunal correctionnel de Paris sur le procès des assistants parlementaires du Rassemblement national, le Conseil constitutionnel pourrait être amené à se prononcer sur l’éligibilité de Marine Le Pen avant 2027. Or, si le chef d’État a choisi Richard Ferrand pour la rue Montpensier, ce n’est certainement pas pour ses compétences ni pour son indépendance. « Richard Ferrand n'a pas de distance par rapport au pouvoir actuel », tranche Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas interrogé par Les Échos. « Il a été un sherpa d'Emmanuel Macron et n'a pas assez d'autorité pour être un candidat légitime. »

Depuis la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, Richard Ferrand a toujours fait partie de sa garde rapprochée. Il a été tour à tour secrétaire général du parti...