Emmanuel Macron en 2027… et si ?
CONTRIBUTION / OPINION. Les avis des constitutionnalistes sur la possibilité d’un troisième mandat après démission divergent, et Emmanuel Macron a promis (pour ce que cela vaut…) qu’il ne démissionnerait pas. Mais la visite du président auprès de son mouvement de jeunesse il y a quelques semaines interroge notre contributeur. Et si Jupiter trahissait encore l’une de ses promesses ?
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En s’invitant récemment par surprise aux dix ans des Jeunes avec Macron, le président s’est offert un retour dans l’arène et une tribune pour rappeler à l’ordre les ambitieux de son propre camp. Après un recadrage adressé à Gabriel Attal, Emmanuel Macron a déclaré haut et fort aux Jeunes en marche avoir besoin d’eux « pour dans deux ans, dans cinq ans et dans dix ans ». Le sous-entendu est assez perceptible.
Pourtant, peu d’analyses au fond ont été faites sur cette déclaration qui, selon nous, prépare peut-être un « coup politique » de celui qui achève bientôt son mandat. En effet, réélu en 2022, Emmanuel Macron achèvera donc son mandat au printemps 2027. Selon l’art 6 al 2 C : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Théoriquement sa carrière présidentielle s’arrête donc là. Mais l’actuel locataire de l’Élysée peut aussi démissionner avant la fin de son mandat. Se démettre est peut-être le pouvoir le plus personnel qui soit. Et dès lors, il a la possibilité de se représenter. Absolument rien ne l’en empêche. Cela signifie donc concrètement que si Emmanuel Macron démissionne, le scénario sera le suivant. Selon l’art. 7 al 4 C : « En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d’empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l’exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du Sénat. En cas de vacance ou lorsque l’empêchement est déclaré définitif par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau Président a lieu, sauf cas de force majeure constatée par le Conseil constitutionnel, vingt jours au moins et cinquante jours au plus après l’ouverture de...