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Série « Parlement » : une farce eurosceptique ?

CRITIQUE. La web-série de France Télévision, Parlement, met en scène les arcanes du pouvoir européen. Une satire originale, drôle, et qui, consciemment ou inconsciemment, questionne en profondeur le sens du projet technocratique européen.

/2021/01/Parlement, Union européenne, série, France télévision

C’est la première web-série de France Télévision et elle jouit déjà d’un petit succès après quelques mois d’exploitation. La première saison a été diffusée en avril 2020 et la deuxième saison est déjà en cours de tournage. Pourtant, le pari n’était franchement pas gagné : accrocher le public sur la base d’un sujet aussi froidement bureaucratique que le parlement européen.

Le pitch est assez simple. L’histoire narre les tribulations d’un jeune attaché parlementaire français consciencieux, Samy Cantor (Xavier Lacaille), au cœur du temple de la « démocratie » européenne. Les premiers épisodes mettent en scène son arrivée au service du député centriste Michel Specklin (Philippe Duquesne). Affable et courtois, empli de convictions, de bonne volonté et de sérieux, Samy va être confronté dès les premières minutes de la série à la fatidique absurdité du lieu. Un sentiment qui ne fera que se renforcer, malgré la remarquable capacité de résilience et d’adaptation du jeune homme.

« L’idée n’est pas de porter aux nues ou de descendre en flèche l’Union européenne mais de montrer comment elle fonctionne », a déclaré Noé Debré, le réalisateur. Il faut reconnaître que cette constatation est parfaitement objective. C’est véritablement le sentiment qui se dégage après le visionnage des dix épisodes que constitue la première saison. En effet, le réalisateur a l’intelligence de ne condamner ni d’idolâtrer aucun camp politique. Il se contente de mettre en exergue l’absurdité technocratique d’un projet politique dont il ne conteste en soi pas le fondement idéologique.

Via des clins d’œil ou au détour de dialogues, on distingue clairement une critique des représentants populistes comme Matteo Salvini ou Viktor Orban. De même, la représentante du Brexit est une caricature de niaiserie et d’inaptitude caractérisée (néanmoins très drôle). On pourrait alors se dire qu’il y a parti pris, mais ça ne serait faire que la moitié du...

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