Si, Monsieur Le Maire, la réforme des retraites est bien voulue par l'UE

Nous commençons à avoir l’habitude d’entendre les mensonges des élus à longueur de journée. Mais des mensonges comme ça, prononcés yeux dans les yeux, relèvent plus de la trahison que de la petite bévue. Ce dimanche 25 avril, Bruno Le Maire a affirmé, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, que « ça n'est pas Bruxelles qui nous demande une réforme des retraites. C'est la France qui a besoin d'une réforme des retraites. »

Pire, il a renchéri : « Ce n’est pas la Commission européenne qui nous demande quoi que ce soit. Ça, c’est le raisonnement de Madame Le Pen, qui pour décrédibiliser l’Union européenne et la réforme des retraites, nous dit c’est une exigence de Bruxelles. »

Au risque de donner raison à Marine Le Pen – homme de paille brandi par Le Maire pour décrédibiliser toute pensée opposée à la sienne –, et si tant est qu’elle eût réellement voulu tenir ce raisonnement, la réforme des retraites et bel et bien une exigence de Bruxelles…

Vingt ans d‘oukases

Depuis les années 1970, l’Union européenne préconise un allongement de la durée de cotisations pour les retraites pour faire face au changement démographique lié à la retraite des générations du baby-boom et de la baisse des naissances. Même si l’UE n’a pas, a priori, de compétences sur les systèmes de retraite car la politique sociale relève des États, elle ne s’empêche pas de fixer des « règles minimales ».

Ainsi, comme l’indique Marlène Lamy, professeur à l’Institut de démographie de l’Université Panthéon Sorbonne, « le Pacte de stabilité et de croissance prône une réduction des déficits et dans le cadre de la "Méthode ouverte de coordination" (MOC) ». Cette Méthode ouverte de coordination a été mise en place dès les années 1990 afin de...