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Ursula von der Leyen, la maîtresse du haut château

ARTICLE. La présidente de la Commission européenne commence son second mandat isolée dans sa tour d’ivoire. Ursula von der Leyen assume de faire cavalier seule contre les intérêts nationaux… et surtout contre ceux de la France.

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Crédits illustration :  ©Sean Kilpatrick/AP/SIPA


Deux semaines après avoir claqué la porte de la Commission, Thierry Breton l’a encore mauvaise. L’ancien vice-président s’est lâché au micro de France Inter ce dimanche 22 septembre, dénonçant des « problèmes de gouvernance » et une nouvelle organisation « plus verticalisée » d’Ursula von der Leyen. Preuve en est selon lui, la validation de nouveaux commissaires moins expérimentés et la rétrogradation d’autres commissaires déjà en place, ce qui est « assez inédit dans l'histoire de l'institution », relève-t-il.

L’ex-commissaire français n’est pas le seul à fustiger la méthode de gouvernance autocentrée de la patronne de la Commission. « Le départ de Breton révèle le dessein de la présidente : être seule à bord », commente le Canard enchaîné dans sa dernière édition. Le palmipède y rappelle d’ailleurs qu’Ursula von der Leyen a fait aménager un petit logement attenant à son bureau, perché au 13e étage du Berlaymont, alors que l’usage veut plutôt que les commissaires louent un appartement dans la ville.  Depuis sa tour d’ivoire, « elle travaille d’arrache-pied avec trois collaborateurs, tous allemands. La presse est soigneusement mise à l’écart, la petite dame, bien mise, jamais une mèche qui dépasse, ne communique que par vidéos préenregistrées, la discrétion est de rigueur », relate l’hebdomadaire.

Emmanuel Macron, qui avait largement soutenu Ursula von der Leyen pour sa première nomination en 2019, ne s’est pas rendu compte à temps que sa semblable à Bruxelles était plus forte que lui. Ce qui explique pourquoi le président français a si facilement cédé au chantage que résume succinctement Thierry Breton en parlant de lui à la troisième personne : « Ou bien c'est Thierry Breton mais il y aura un plus petit portefeuille, ou bien c'est un autre et il aura un plus grand portefeuille ». Emmanuel Macron a donc tranché pour l’impuissance française, sous la pression d’Ursula von der Leyen, en choisissant...

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