À Mazamet, priorité aux enfants de non-chômeurs à la cantine : une discrimination antisociale ?
ARTICLE. La commune de Mazamet (Tarn) entend donner la priorité de ses repas de cantines aux enfants de parents actifs. Une mesure attaquée pour sa dimension antisociale, mais assumée par le maire, qui dit lutter contre l’assistanat.
« L’assistanat est aujourd’hui l’un des vrais cancers de la société française », clamait en 2011 Laurent Wauquiez, alors ministre des Affaires européennes UMP. Une phrase que n’aurait pas reniée Olivier Fabre, l’actuel maire de Mazamet, petite commune de 9000 habitants dans le Tarn. Depuis quelques jours et l’éclairage mis dessus par différents médias, une mesure votée par le conseil municipal en juillet 2023 fait polémique : l’inscription d’une règle restrictive dans le règlement intérieur des cantines de la ville. En l’occurrence, la priorité accordée aux enfants de parents actifs en cas de saturation des établissements.
« L’assistanat, ça suffit, je le redis et je le redirai autant que nécessaire parce que je pense qu’à un moment il faut responsabiliser les gens », a expliqué l’élu (sans étiquette), lors d’un direct sur Meta (Facebook) réalisé le 4 décembre. La municipalité du Tarn s’appuie sur deux volets pour juguler les problèmes de fréquentation des cantines scolaires : d’une part, l’augmentation des tarifs de 20 % à compter de septembre 2023, et d’autre part, la priorisation d’enfants de non-chômeurs — certains parleront de discrimination.. « On a considéré que si on ne travaille pas on a le temps de préparer un repas pour ses enfants », se justifie alors le maire.
Une mesure antisociale ? N’est-ce pas l’occasion pour des enfants de parents aux revenus modestes de bénéficier d’un repas équilibré en ces temps d’inflations ? Oliver Fabre ne masque pas son sentiment (très macroniste) sur cette question. « Je conçois que de nombreux foyers ont des fins de mois difficiles, mais je constate qu’en France, en particulier pour ceux qui ne travaillent pas, il y a quand même un certain nombre d’aides qui existent… ». Et de conclure par une vielle antienne sarkozyste : « trop de social tue le social ». Si la polémique enfle, la...