Samuel Paty

Assassinat de S. Paty : l’étrange rapport de l’Inspection générale qui dédouane l'administration 

ARTICLE. Un rapport de l’inspection générale de l’Éducation nationale assure que «les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble suscité par le cours sur la liberté d’expression de Samuel Paty » qui a conduit à son assassinat le 16 octobre dernier.

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C'est hier qu’a été rendu le rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale sur les circonstances qui ont précédé la mort de Samuel Paty, le 16 octobre dernier à Conflans-Sainte-­Honorine dans les Yvelines. L'enquête, qui a été transmise aux juges antiterroristes, a analysé l'attitude de la hiérarchie de l’enseignant, de ses collègues au ­collège jusqu’à l'inspection d'académie des Yvelines lorsque les protestations contre son cours sur la liberté d'expression et les caricatures du Prophète ont eu lieu.

Et selon les conclusions de ce rapport officiel, Samuel Paty a bénéficié du soutien de sa hiérarchie tout au long de cette affaire : "La reconstitution du déroulement des faits tend à montrer que, tant au niveau de l'établissement qu'aux niveaux départemental et académique, les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty", écrit l'Inspection générale de l’Éducation nationale. Soit la même ligne que celle de l'Académie depuis le début : quelques jours à peine après l’assassinat de Samuel Paty, elle se hâtait de publier un communiqué dans lequel elle évoquait un soutien « concret et constant dès le début » à l’enseignant, sans qu’aucune enquête ait encore été diligentée.

Ce rapport établit en détail le fonctionnement du collège et du rectorat avec les différents intervenants de l’affaire. Dès le 8 octobre, trois jours après le cours de Samuel Paty, l’établissement est avisé de la visite du référent laïcité de l’Académie qui doit avoir lieu le lendemain. Ce référent lui reproche « une erreur » et « d’avoir froissé » certaines familles. La réunion donne lieu à un compte rendu envoyé au directeur académique des services de l'Éducation nationale et au cabinet de la rectrice : « M. Paty a reconnu avoir fait une erreur. Il ne voulait pas froisser les élèves en utilisant une caricature...

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