Christophe Guilluy : « Les classes populaires ne vont pas disparaître »
ENTRETIEN. Le géographe Christophe Guilluy publie Métropolia et Périphéria (Ed. Flammarion), ouvrage satirique qui décrit, entre autres, la lutte acharnée entre deux mondes diamétralement opposés. Dans l’un, on y retrouve l’essentiel des classes supérieures, tandis que dans l’autre, survit la majorité ordinaire. Pour l’auteur de La France périphérique, l’heure est au retour de la souveraineté du peuple, malgré les assauts répétés des élites pour l’en empêcher.
:max_bytes(300000)/frontpop/2025/04/christophe-guilluy-metropolia-peripheria.jpeg)
Front Populaire : Ce livre est écrit sous forme allégorique. Pourquoi avoir fait ce choix et qu’avez-vous voulu montrer ?
Christophe Guilluy : La fable n’est pas un pas de côté, elle permet au contraire d’aller à l’essence de l’évènement absolument tellurique qui est en cours en Occident : le basculement du centre de gravité des pays occidentaux de Métropolia vers Périphéria. Le modèle néolibéral globalisé sur lequel nous avons misé est arrivé en bout de course, Métropolia est en train d’imploser. Observer la carte du vote de la majorité ordinaire aux États-Unis, les choses sont parfaitement claires : Périphéria impose un changement de modèle économique et sociétal.
Pour révéler ce basculement culturel, je ne pouvais faire l’économie du passage par la fable satirique et métaphysique. Et puis si on y réfléchit bien, que reste-t-il des siècles passés, du XVIIIe, du XIXe, du XXe siècle, de la littérature, du théâtre et des fables ou des...