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Une supérette au cœur de nos fractures

CONTRIBUTION / OPINION. La pétition de riverains fortunés contre l’installation d’une simple supérette dans le VIe arrondissement de Paris révèle l’hypocrisie et le mépris assumé de cette classe politico-culturelle envers la France d’en bas.

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La députée Celine Hervieu (Paris, Socialistes et Apparentes) est signataire de la pétition contre la supérette dans le VIe arrondissement de Paris.Crédits illustration : ©OLIVIER JUSZCZAK/SIPA


C’est une histoire qui aurait pu passer inaperçue au regard du peu d’importance sur le quotidien de nos concitoyens, mais qui est très révélatrice des fractures françaises et de l’air ambiant vicié qui alimente désormais nos échanges sur les réseaux dits sociaux… pas toujours du côté montré du doigt par la bien-pensance d’ailleurs. On pourrait également parler d’arroseur arrosé.

Un bref rappel de la situation afin que chacun comprenne de quoi il retourne. Un article paru dans le journal Le Monde le 19 juillet expose la protestation des habitants du secteur contre l’installation prochaine d’une supérette dans le VIe arrondissement de Paris face au jardin du Luxembourg. De nombreux étudiants, dont ceux de l’École alsacienne devenue célèbre pour d’autres raisons, fréquentent le quartier et ont besoin de trouver de quoi s’alimenter rapidement ; tout a été autorisé selon l’article et l’ouverture est prévue pour le 21 août. Mais cela n’est pas du goût des riverains célèbres ou fortunés, voire les deux à la fois, qui souhaitent préserver leur tranquillité. Le journal parle donc d’une pétition qui aurait recueilli près de 3000 signatures, dont certaines personnalités du cinéma, de la chanson ou encore des médias ; plusieurs d’entre elles ont depuis démenti être mêlées à cette histoire, dont Pierre Richard, que le journal a confondu avec un homonyme.

Jusque-là, rien de bien grave. Mises à part les erreurs de signataires qui pourraient nuire aux personnes nommées de façon erronée. En revanche, que les personnes concernées soient les mêmes qui donnent des leçons de bien-pensance et d’inclusion à longueur de journée est très symptomatique de notre société. Quelles aient le souhait de protéger leur espace quotidien de certaines nuisances est totalement compréhensible, encore qu’il faudrait alors discuter des troubles causés par un petit commerce de proximité, mais que ce soit expliqué sous...

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