Développer une agriculture écologique et souveraine à l’horizon 2050
ARTICLE. Selon une nouvelle étude du CNRS, l’établissement d’une agriculture biologique à grande échelle à l’horizon 2050 serait compatible avec une souveraineté alimentaire de l’Europe et de la France. Parmi les solutions avancées : l’agroécologie, le changement de régime alimentaire, et les circuits courts.
:max_bytes(300000)/frontpop/2021/06/agroecologie-souverainete-alimentaire-ecologie-horizon-2050-Europe-agriculture-engrais-CNRS-chercheurs_1.jpg)
NB : Il est urgent que le souverainisme se réapproprie la question de l’écologie, trop longtemps abandonnée aux idéologues. Retrouvez nos analyses, nos diagnostics et nos prescriptions dans notre nouveau numéro Front Populaire n° 5 : Écologies, les leurs et la nôtre.
Dans une étude publiée le 18 juin dans la revue scientifique One Earth, plusieurs chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) montrent qu’il est possible de développer une agriculture à la fois suffisamment productive pour garantir une souveraineté alimentaire et respectueuse de l’environnement.
Une nécessité alimentaire et écologique
Les chercheurs souhaitent, par cette étude, répondre à la possibilité d’atteindre deux objectifs majeurs : conserver une souveraineté alimentaire en Europe (que les pays européens soient capables de se nourrir par eux-mêmes) et lutter contre le changement climatique. Plus spécifiquement, les chercheurs identifient plusieurs problèmes structurels dans notre modèle actuel en matière d’agriculture : une présence trop importante des excédents d’azote – l’azote permet la croissance des cultures mais est polluant s’il n’est pas fixé dans les sols – dans l’eau et dans l’atmosphère, une augmentation de la population européenne et une augmentation de la part des importations de produits agricoles en Europe.
La France a par exemple toujours été une grande nation agricole mondiale capable d’assurer sa sécurité alimentaire et exporter des biens agricoles. Depuis les années 1990 cependant, la France a commencé à perdre des parts de marché en raison de la mondialisation, de l’élargissement de l’UE aux pays de l’Est et à la signature de traités de libre-échange.
De fait, l’agriculture décline et la France risque bientôt d’importer plus qu’elle n’exporte selon un rapport du Sénat : « En cinq ans, le solde a été divisé par deux, passant de 11,4 milliards d'euros en 2011 à 5,5 milliards d'euros en 2017. Les exportations françaises ne progressent pas aussi...