Les combines de la FNSEA pour reprendre le contrôle des chambres d’agriculture
ARTICLE. Après avoir essuyé une « sanction électorale » en février, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a récupéré le contrôle de plusieurs chambres professionnelles grâce au mode de scrutin. Le syndicat contrôle plus de 80% des chambres… avec moins de 50% des voix des agriculteurs.
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Depuis qu’elle a vu son monopole contesté, La FNSEA marche sur des œufs. Le principal syndicat agricole, réuni en congrès national depuis ce mardi 25 mars à Grenoble, planche sur une nouvelle méthode pour limiter la casse et conserver sa mainmise sur le rôle d’interlocuteur privilégié de l’État. Lors des élections des chambres professionnelles le mois dernier, la Coordination rurale a fait une percée fracassante en s’imposant dans 14 départements, alors que la FNSEA en détenait au départ 97 sur 101. Malgré son alliance avec les Jeunes agriculteurs, l’organisation est passée pour la première fois sous la barre des 50% des voix, en récoltant seulement 46,7 % des suffrages, contre 55,5 % en 2019. Le président du syndicat, Arnaud Rousseau, anticipe déjà une baisse des subventions annuelles « entre 700 000 et 900 000 euros », nécessitant le lancement d’un « plan d’adaptation ».
Mais avant de remettre en question ses méthodes de négociation avec le gouvernement et sa proximité avec l’agro-industrie et la grande distribution, il s’est agi de limiter la casse. Et en la matière, le syndicat a mis les bouchées doubles pour récupérer du terrain avec l’élection des présidents des chambres d’agriculture pour les six prochaines années. Or, ce n’est pas parce qu’un syndicat a remporté le plus de suffrages dans un département qu’il est assuré d’en avoir le contrôle. En effet, dans chaque chambre départementale, le président est élu par les membres, au nombre d’environ trente-trois. Or, dix-huit sièges seulement sont octroyés aux agriculteurs : la moitié pour le syndicat arrivé en tête des élections et le reste est réparti à la proportionnelle. Les sièges restants sont attribués à différents collèges, comme ceux des salariés, des coopératives, des assurances ou la banque du Crédit Agricole.
Collusions et coups de pression
En principe, ces autres membres choisissent de se plier au choix des...