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Exhumations illégales : la Ville de Paris prise en porte-à-faux ?

ARTICLE. Voilà une dizaine de jours que la Ville de Paris, propriétaire du cimetière de Pantin, est mise en cause par l'élu Pierre Liscia pour des exhumations supposément illégales commises par ses agents dans le cimetière de Pantin. La municipalité nie en bloc, malgré l'accumulation de témoignages.

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Tout est parti d’une vidéo publiée lundi 22 mai sur Twitter par Pierre Liscia, conseiller régional d’Île-de-France proche de Valérie Pécresse. Dans cette vidéo rapidement devenue virale, tournée au beau milieu des sépultures, Pierre Liscia présente Didier Decleve, ancien fossoyeur et employé du cimetière de Pantin depuis 16 ans. Gardien de l’enceinte depuis 2011, ce dernier se présente comme un lanceur d'alerte et dénonce des exhumations illégales réalisées à la pelleteuse par des fossoyeurs peu scrupuleux du respect des dépouilles. Une méthode visant à augmenter la cadence, et grossir la paie des fossoyeurs — « de 300 à 400 € » par mois selon Didier Decleve. Cette pratique sauvage expliquerait, d’après l’employé, la présence d’ossements humains retrouvés dans les allées du cimetière. Selon la réglementation, les agents ont bien le droit de creuser à la pelle mécanique, mais ils doivent s’arrêter au-dessus du cercueil et terminer à l’aide d’outils manuels.

Mais ce n’est pas tout. L’employé de la mairie affirme également que certains professionnels profitent de ces exhumations administratives — réalisées dans le cadre de la fin d’une concession ou de l’abandon d’une tombe — pour voler des bijoux et autres dents en or sur des dépouilles. Et celui-ci d’ajouter que l’ensemble des 107 hectares « du cimetière est concerné, mais surtout les divisions israélites ». Trois fossoyeurs du cimetière de Pantin ont, par exemple, été condamnés en 2018 pour des vols de dents en or sur des squelettes. Or, affirme Didier Decleve à Pierre Liscia : « La mairie dit que ces pratiques sont définitivement finies, mais je peux vous assurer que non, ça continue. »


« Pour gagner du temps, les fossoyeurs allaient jusqu’au corps avec la machine »


Jusqu’ici, la mairie, déjà pointée du doigt dans un reportage de France 3 réalisé en novembre 2020 pour négligence sur l’état du cimetière et la présence d’ossements humains dans les allées, rétorquait qu’il s’agissait d’un « phénomène naturel » propre aux « concessions dites de pleine terre », réfutant l’existence d’exhumations sauvages. Une position mise en doute par une enquête de Factuel. Le...

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