JO de Paris : l’addition trois fois plus salée que prévu
ARTICLE. D’après la Cour des comptes, les Jeux olympiques de Paris l’été dernier n’ont pas coûté 2 milliards d’euros… mais bien 6 milliards d’euros, au frais du contribuable français.
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La facture était attendue depuis longtemps. Elle a été dévoilée ce lundi 23 juin au matin par la Cour des comptes. Plus précisément, il s’agit d’une première étape du rapport de la Cour, attendu pour l’automne prochain. Mais cette première évaluation donne déjà un bon aperçu des dépenses publiques engagées. La Cour distingue d’ailleurs deux types de dépenses. Celles tenant à l'organisation, « réalisées en complément des dépenses privées du Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo) », ainsi que celles « réalisées sur des infrastructures », qui « constituent un héritage matériel ».
Respectivement, ces deux postes de dépense sont estimés à hauteur de 2,77 milliards d’euros concernant l’organisation des Jeux par les pouvoirs publics et à 3,19 milliards d’euros pour les infrastructures. Pour ce qui est de l’organisation, ce sont les dépenses liées à la sécurité qui ont fait flamber l’ardoise. Difficiles à prévoir, elles sont évaluées à 1,44 milliard d’euros par le rapport, qui précise qu’elles ont été « assumées à 95 % par l'État conformément à sa vocation régalienne ». L’État a également déboursé 570 millions d’euros au titre de l’organisation dans les transports. Tout cela aboutit à un montant près de trois fois supérieur aux prévisions initiales des organisateurs.
Ces derniers n’ont d’ailleurs pas été ravis de cette publication par la Cour des comptes. Le Cojo, financé à 95 % par des fonds privés (Comité international olympique, billetterie, etc.), se félicite d’avoir enregistré un excédent de 76 millions d’euros. Il n’empêche que la facture des dépenses publiques est bien réelle.
Mais Paris 2024 reproche au Sage de la rue Cambon d’avoir gonflé les chiffres en comptabilisant des dépenses en infrastructures qu’ils considèrent indirectement liées aux Jeux, faisant « peser un biais de perception sur la réalité de l’événement ». En réponse au rapport, Paris 2024 fustige « les différents choix méthodologiques...