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France Inter aboie, Michel Onfray passe

ARTICLE. La radio de service public a récemment consacré une heure d’antenne à Michel Onfray, sans Michel Onfray. Le philosophe est accusé d’avoir « [dérivé] » de la gauche à l’extrême droite. Un procès sans contradiction et saupoudré d’erreurs factuelles.

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© LODI Franck/SIPA


Lundi 4 novembre, sur France Inter, une émission contre Michel Onfray ; original. Brocardé dès l’introduction du journaliste Fabrice Drouelle, présentateur d’« Affaires sensibles », le philosophe est présenté comme un « éternel révolté » qui a fini par « [dériver] vers des rivages plus troubles ». Le ton est donné, et il est (très) politique. Et puisqu’à tout bon procès son Fouquier-Tinville, le sociologue Philippe Corcuff, très politique lui aussi, est de la partie.


De l’approximation au mensonge


Le sujet, donc : l’« étrange destin de Michel Onfray ». Puisqu’il faut bien instruire (à charge) le procès, Fabrice Drouelle l’introduit à grand renfort d’épithètes. En gradation, bien sûr ; il s’agit d’illustrer la fameuse « dérive ». C’est ainsi que l’on passe progressivement d’une « figure intellectuelle incontournable », par ailleurs « graphomane », « machine éditoriale » et « phénomène médiatique », à un « tribun tempétueux » (suspect, déjà) allant de « coups d’éclat en polémiques », un « intellectuel qui s’est progressivement imposé comme acteur politique de premier plan ». On serait pourtant bien en peine de trouver, et ce malgré les innombrables sollicitations, la moindre trace d’entrisme partisan chez Michel Onfray. Qu’à cela ne tienne, il analyse la politique, il est donc un « acteur politique » (vivement le décompte à France Inter). S’ensuit un long retour sur le parcours du philosophe, de ses premières armes à nos jours : de l’université populaire de Caen fondée par Michel Onfray en 2002 (« Mais l’est-elle vraiment, “populaire”, autant que le prétend Onfray dans les médias ? On peut en douter », dixit Fabrice Drouelle) en passant par ses démêlés avec l’intelligentsia médiatique, au fur et à mesure que Michel Onfray abattait ses totems : les monothéismes (Traité d’athéologie, 2005), Freud avec Crépuscule d’une idole (2010), jusqu’à l’Europe, avec le lancement en 2020 de...

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