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Mauvaise foi, complotisme autorisé, déni… Quand France Inter réécrit le drame de Crépol

ARTICLE. D'après les auteurs d’un livre-enquête interrogés sur France Inter, les meurtriers de Thomas avaient des couteaux pour « couper leur shit », le PV « embarrassant » appuyant le motif raciste anti-blanc de l’attaque n’était pas une pièce importante du dossier et les médias auraient mésestimé le rôle de la masculinité dans cette nuit sanglante.

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Crédits illustration : capture d'écran YouTube ©France Inter


Une réécriture de l’histoire comme seul le service public sait nous en offrir. Ce lundi matin sur France Inter, Léa Salamé et Nicolas Demorand ont ouvert leurs micros aux auteurs d’un livre-enquête sur la mort de Thomas à Crépol (Drôme). Dans Une nuit en France. Anatomie du fait divers qui a déchiré le pays (Grasset), Jean-Michel Décugis, grand reporter police-justice au Parisien, Pauline Guéna, romancière et Marc Leplongeon, journaliste à L’Équipe, prétendent déconstruire « l’emballement médiatico-politico-judiciaire » qui a suivi la mort du jeune Thomas, dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023.

La thèse des auteurs est simple : ce « fait divers » n’aurait jamais dû devenir un fait de société. Contrairement à « un certain nombre de médias qui ont tenté d'imposer une grille de lecture idéologique aux faits », les auteurs l’assurent, ils s’en tiennent aux faits, rien qu’aux faits. « On sait aujourd'hui comment tout a démarré », déclare Jean-Michel Décugis : « C'est un jeune rugbyman, d'ailleurs, qui va être blessé ensuite, qui va, lors du morceau de Jul, “Chiquita”, va aller tirer les cheveux à un jeune des quartiers en lui disant: “Chiquita”. Et ça part de là. Ils sortent de dehors, ils se battent. Le jeune des quartiers prend le dessus et tout d'un coup, ça devient une bagarre générale. » Une simple bagarre générale qui s’est tout de même achevée par la mort d’un adolescent de 16 ans, poignardé en plein cœur, ainsi que quatre personnes grièvement blessées.

« Un couteau qui leur sert à couper leur shit »


Pour Marc Leplongeon, les jeunes de la cité de la Monnaie à Romans-sur-Isère « ne sont pas venus à Crépol, au bal, avec des couteaux pour agresser des gens. Ils sont venus à Crépol et ils avaient des couteaux ». Nuance de taille. Les journalistes en veulent pour preuve… les déclarations des...

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