Hôpital public : la France réduite à faire appel à des médecins cubains
ARTICLE. Les élus et dirigeants de l’hôpital de la ville bretonne de Guingamp ont convié l’ambassadeur cubain la semaine dernière. La venue de médecins cubains pourrait être la dernière chance de survie pour la maternité locale.
La tiers-mondisation de la France est un processus lent, mais qui ne cesse de s’afficher au grand jour ces dernières années, notamment dans le secteur de la santé. La France manque cruellement de personnel soignant. C’est le cas notamment dans les Côtes-d’Armor, à Guingamp, ville de 7 100 habitants privée de maternité par l’agence régionale de Santé de Bretagne au moins jusqu’au 30 avril prochain. Alors, en désespoir de cause, les défenseurs de l’hôpital de Guingamp ont convié l’ambassadeur cubain Otto Vaillant pour plaider leur cause.
Chaque année, Cuba envoie des médecins en formation à l’étranger – environ 20 000 –, ce qui permet à l’État insulaire de générer plusieurs milliards de dollars de prélèvement du salaire des « missionnés ». Le personnel de la maternité de Guingamp, en sursis depuis 2018, doit faire face à une forte pénurie de main-d’œuvre. « Il nous manque au moins deux gynécologues-obstétriciens et quatre sages-femmes pour avoir l’effectif suffisant pour permettre aux accouchements d’avoir lieu à l’hôpital », affirme à France 3 Claudine Guilou, vice-présidente de l’agglomération de Guingamp-Paimpol.
44 % de maternités en moins
Il ne s’agit pas d’une solution « rustine ». Pour être valable du côté de Cuba, une coopération de longue durée doit être nouée avec l’État accueillant. D’autre part, Guingamp-Paimpol voit à long terme. « de 2024 à 2029, nous avons six ans particulièrement délicats, avec le maintien des difficultés, voire leur aggravation », explique au Télégramme Vincent Le Meaux, président de l'agglomération Guingamp-Paimpol. « Il faut attendre 2030 pour avoir les effets de l’assouplissement du numerus clausus, qui limite actuellement le nombre de médecins », poursuit l’élu.
la France se retrouve dans un tel état qu’elle est désormais dépendante de la générosité des États moins développés qu’elle
Pour que l’opération se fasse, il faudra passer par un décret du gouvernement et...