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La littérature de Proust, un fragile rempart contre les éoliennes

ARTICLE. Un parc éolien situé non loin de la maison d’enfance de Marcel Proust, à proximité d’ Illiers-Combray (Eure-et-Loir) ne verra  pas le jour. Le Conseil d’État a validé la raison invoquée préalablement par la préfète du département : la préservation du paysage historique et littéraire.

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Il s’agit d’une décision juridique qui va donner des cauchemars à bien des promoteurs immobiliers. Faut-il ne pas dénaturer un paysage, au prétexte qu’il a été décrit avec des mots, quand bien même ces mots seraient la marque d’un talent hors du commun ? Faut-il interdire les parcs d’éoliennes à proximité d'Illiers-Combray (Eure et Loire), au motif que le village abrite la maison d’enfance de Marcel Proust, et que le célébre écrivain en a dépeint les pourtours environnant dans des œuvres majeurs comme Du côté de chez Swann ? La réponse est oui. Au moins pour le parc éolien, a estimé le Conseil d’État dans un arrêt rendu le 4 octobre.

La société Combray Energie voulait implanter un parc de huit éoliennes et de quatre postes de livraison sur le territoire des communes de Montigny-le-Chartif et Vieuvicq. En octobre 2020, la préfète d’Eure-et-Loir avait refusé l’autorisation d’implantation du parc, sensible aux arguments des opposants au projet. L’association des amis de Marcel Proust et des amis de Combray, appuyés par le soutien du très médiatique Stéphane Bern et du maire de la commune d'Illiers-Combray militaient pour que soient reconnus le patrimoine culturel et géographique du lieu. Que les mots du passé, couchés sur une feuille servent de rempart à l’élévation de huit mâts de 150 mètres de haut.

Saisi par Combray Energie, le conseil d’État a validé le bien-fondé de l'arrêté publié par la préfète du département. S’appuyant sur l’article  L. 350-1 A du code de l'environnement qui stipule que “le paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels ou humains et de leurs interrelations dynamiques", la cour a considèré que “les atteintes qui peuvent lui être portées” doivent prendre en “considération des éléments...

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