Laurel, une dessinatrice lynchée sur les réseaux sociaux par l’extrême gauche
ARTICLE. Son dessin de la jeune Lola est devenu l’un des symboles les plus viraux du drame, notamment (mais pas uniquement) chez les partisans d’Éric Zemmour. Ce qui n’a pas plu à l’extrême gauche, qui a organisé son lynchage sur les réseaux sociaux.
A-t-on encore le droit de choisir ses indignations au vingt-et-unième siècle ? Une dessinatrice de 40 ans peut-elle encore s’émouvoir qu’une enfant âgée de 12 ans soit assassinée dans des circonstances atroces ? A-t-on le droit d’être plus ému par un fait divers que par un autre, sans avoir à s’en justifier ? Voilà des questions que l’époque nous force à nous poser. Les réseaux sociaux sont désormais devenus le temple du manichéisme et du fanatisme, un lieu où les fatwas numériques se répandent avec des conséquences parfois dramatiques. La dessinatrice Laurel en a fait l’amère expérience la semaine précédente, en devenant en quelques heures une paria aux yeux d’une partie de sa corporation, partisane de cette extrême gauche "inclusive" qui n’aime rien tant qu'exclure à tout va.
Quel a été le crime de l’ancienne illustratrice du journal Spirou ? Un dessin. Pas un dessin particulièrement subversif, d'ailleurs, ni même politisé : un simple dessin cartoonesque— même si cette appréciation est subjective, on osera le terme «  mignon  » — de la petite Lola, 12 ans, assassinée le 12 octobre par une Algérienne sous le coup d'une OQTF. “Je n’ai pas les mots, pour Lola. Mais j’ai mon crayon, alors voilà un minuscule hommage à cette petite”, a ainsi commenté Laurel, le 17 octobre. Et de s'interroger : « Au passage j’aimerais savoir pourquoi ça ne fait pas la une de tous les journaux ».
Malheureusement pour la dessinatrice de bande dessinée, l'algorithme du réseau social est passé par là, et son dessin est vite devenu viral. Notamment du côté de Reconquête! et de ses partisans, accusés par ailleurs d’instrumentaliser le drame. La tempête numérique commence quand la dessinatrice poste, sans commentaire, son dessin sous un tweet d’Emmanuel Macron consacré à l’anniversaire de la “répression d’une manifestation d’indépendantistes algériens” du 17...