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Les très (ou trop) ambitieux objectifs du gouvernement en matière d’énergie

ARTICLE. Le ministère de l’Énergie et de l’Écologie a publié la très attendue "Programmation pluriannuelle de l’énergie" (PPE). Avec au programme beaucoup de renouvelables et beaucoup de sobriété pour atteindre des objectifs qui paraissent très ambitieux.

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Chang Martin/SIPA


Mieux vaut tard que jamais. Ça faisait longtemps que la France attendait la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui devait mettre sur le papier les objectifs avancés par Emmanuel lors du discours de Belfort en février 2022. Et qui devait enterrer la promesse d’un parc nucléaire ne pesant plus que 50 % de l’électricité produite en France. Ce lundi 4 novembre, le ministère de l’Écologie et de l’Énergie a présenté sa stratégie française "Énergie Climat", avec un volet PPE consacré à la feuille de route énergétique à venir pour notre pays. Un texte ambitieux. Trop ?

Sur le long terme, c'est-à-dire 2050, l’Hexagone vise toujours la neutralité carbone. Celle-ci passera par une suppression totale du recours aux énergies fossiles. Ce n’est pas rien. Si l’on a coutume de dire que la France est massivement décarbonée grâce à son électricité produite par le nucléaire, on n’oublie bien souvent de rappeler que cette électricité ne représente que 27 % (en 2022) de notre consommation finale à usage énergétique. Il faudra donc passer de 59 % d’énergies fossiles (gaz et pétrole) à 0 % en 25 ans. Cela commencera par une étape volontariste : faire passer cette consommation à 42 % d’ici 2030. 15 points en moins, le tout en 5 ans. Pour donner un point de comparaison, entre 2015 et 2023, cette consommation a baissé de 4 points.

Voyons comment le ministère de l’Énergie entend arriver à ses objectifs. Cela passera d’une part par la fameuse sobriété — à ne pas confondre avec précarité et désindustrialisation — et donc une baisse de notre consommation. Par rapport au pic de 2012, elle devra diminuer de 30 % d’ici 2030. Dans son rapport énergétique 2050 qui fait toujours office de référence, RTE proposait une baisse de 21 % environ. Et de 40 % d’ici 2050,...

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