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L’incompréhensible débat parlementaire sur la politique énergétique de la France fait "pschitt"

ARTICLE. L’Assemblée a voté contre la proposition de loi sur la programmation énergétique, dite loi Gremillet. Entre les propositions purement symboliques ou inapplicables du RN, l’incroyable revirement des Républicains, l’absentéisme des macronistes, l’Assemblée ne ressort — une nouvelle fois — pas grandie de cette séquence cacophonique.

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NICOLAS MESSYASZ/SIPA


La séquence s’achève douloureusement pour qui pensait que la politique énergétique de la France allait gagner en rationalité lors de ce débat parlementaire. Ce mardi 24 juin, l’Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi sur la programmation énergétique (dite loi Gremillet) à 377 voix contre 142 pour. Le groupe macroniste Ensemble pour la République, avec le propre rapporteur du texte, l'ex-ministre de l'Économie Antoine Armand, a voté contre cette proposition qui devait initialement pourtant consolider les axes proposés par Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort en février 2022. Il s’agissait de préparer la route à la proposition de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) que le gouvernement comptait valider par décret cet été et qui devrait constituer un casus belli pour le RN.

Depuis sa sortie du Sénat, le texte a subi de nombreux soubresauts. En commission, le PS a malencontreusement supprimé l’objectif de relance du nucléaire. Et c’est à l’Assemblée qu’il a subi le plus d’avancées – ou de reculades, selon le camp où l’on se positionne. C’est en partie en raison de la forte mobilisation du RN, emmené par deux députés de son aile souverainiste, Jean-Philippe Tanguy et Maxime Amblard. Et au fort absentéisme — révélateur de l'inquiétant manque d’intérêt que portent une majorité des élus aux questions pourtant fondamentales relatives à l’énergie — de l’essentiel des autres forces politiques de l’Assemblée.

Le RN, épaulé par les quelques députés LR présents, a pu adopter de nombreux amendements allant en faveur de programmes énergétiques. Quitte à faire passer un peu n’importe quoi. La proposition de réouverture de Fessenheim tenait plus du symbole que du coup de maître, le démantèlement de la centrale rendant sa réouverture plus que compliquée d’après l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). Laquelle a par ailleurs expliqué que « ...

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