Limitation à 30 km/h, l’hérésie écologique
ARTICLE. Rouler à 30 km/h pollue bien plus qu’à 70 km/h. C’est le constat auquel vient d’aboutir une étude du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) publiées le 17 août. Paris vient pourtant de généraliser cette limite à l’intégralité de sa ville.
Roulez à 70/kmh plutôt qu’à 30/kmh, si vous avez le choix ! Si la question doit se résumer à la simple question écologique, c’est le constat auquel aboutit le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).
Dans son étude intitulée “Émissions routières des polluants atmosphériques, courbes et facteurs d’influence”, les experts aboutissent à la production de courbes graphiques qui montre l’évolution de la pollution en fonction de la vitesse. Des courbes qui peuvent aller au-delà de certaines idées préconçues.
La vitesse, premier facteur polluant
Ce rapport, commandé par la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), analyse les facteurs d’émission du parc automobile, qu’il projette à l’horizon 2050. Le premier facteur polluant de la voiture demeure la vitesse et fluctue en fonction du dénivelé, de la charge qui pèse sur le véhicule ou bien encore de la consommation de carburant.
Les analyses des émissions de dioxyde d’azote, de particules fines et de CO2 (équivalent CO2 des gaz à effet de serre) mettent en avant une courbe en U des émissions constatée par des véhicules sur un trajet d’une distance d’un kilomètre.
Assez logiquement, les émissions de pollution connaissent un pic au démarrage du véhicule, lorsqu’il roule à faible allure. Contre toute attente, la courbe n’évolue pas proportionnellement en fonction de la vitesse. Elle décroît significativement de 0 à 70 kmh. C’est lorsqu’elle atteint cette vitesse que l’automobile pollue le moins. Sitôt cette allure dépassée, la courbe d’émission du dioxyde d’azote connaît une forte augmentation pour atteindre son maximum à 130 km/h, vitesse à laquelle elle pollue légèrement plus qu’au démarrage. Le phénomène observé est similaire pour les émissions de particules fines. En revanche, il est moins prononcé pour le CO2 même si le minimum d’émissions polluantes est également atteint...