En 2006, il y eut le contrat première embauche, autrement appelé CPE. En 2023, y aura-t-il un CDE, un contrat dernière embauche ? C’est la proposition avancée ce mardi 6 mars par René-Paul Savary (LR) et Élisabeth Doineau (centre), corapporteurs du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale. Un « contrat de fin de carrière » qui permettrait de résoudre l’épineuse équation du chômage pour les plus de 60 ans. Le projet de loi a été adopté par le Sénat, contre l’avis du gouvernement, par 202 voix contre 123.

Concernant le salarié concerné, pas de grande nouvelle à attendre. Ce dispositif est censé faciliter son employabilité et donc lui éviter le chômage de longue durée. Pour rendre le senior attractif, les sénateurs veulent exonérer de cotisations familiales ce futur CDI, afin de « compenser le coût d’un salarié » qui, compte tenu de son expérience, « peut prétendre à une rémunération plus élevée qu’un jeune actif ». De plus, l’employeur sera exonéré de contribution sociale sur les indemnités versées pour mise à la retraite.

Le CDI de fin de carrière effacerait l’un des défauts — aux yeux de certains employeurs — du droit du travail actuel. En l’état, un salarié en CDI désireux de travailler au-delà des 62 ans légaux et au-delà de sa durée de cotisation nécessaire ne peut pas être mis à la retraite d’office par son patron. Celui-ci devra attendre que son salarié ait 70 ans pour le faire. Le « contrat de fin de carrière » permettra de lever cette contrainte. Ainsi, concluent les sénateurs, le « CDI ouvert aux salariés d’au moins 60 ans », incitera au « recrutement de séniors et les maintiendra en emploi jusqu’à l’obtention d’une retraite à taux plein » à l’issue de laquelle l’entreprise pourra mettre fin au...